Livres publiés par les adhérents de l'Association Maitron Languedoc-Roussillon

 

Dans L'Indépendant du 22 avril 2022

La semaine du Roussillon du 21 avril 2022

Une bataille culturelle d’extrême droite.

« Robert Ménard enracine un modèle de frontisme municipal. Il rêve d’une prise du pouvoir par l’accoutumance de la présence de l’extrême droite aux commandes de collectivités de proximité. Derrière la façade du maire qui se consacre entièrement à sa commune, il y a un idéologue qui instrumentalise l’histoire à des fins politiques dans un cadre idéologique réactionnaire. »

Une polémique sur les poilus de Verdun, un hommage à l’OAS, l’accueil en grande pompe d’Éric Zemmour et autres polémistes nationalistes... autant de faits devenus l’ordinaire de la ville de Béziers. La position de Robert Ménard, au carrefour de la presse et de la politique, lui confère une place stratégique. Par son statut de maire d’une ville de province déclassée et grâce à son accès aisé aux médias, il s’attribue le rôle de porte-parole d’une France des oubliés et mène une véritable bataille culturelle identitaire. Décryptage.

compte-rendu

Le Travailleur Catalan parle du livre de Richard Vassakos

 

Septembre 2021

Un livre de Richard Vassakos, président de l'Association Maitron Languedoc-Roussillon et de l'Aphg, Académie de Montpellier Éditions Libertalia, 171 p., préface de Nicolas Offenstadt ("Sur le rôle social de l'historien aujourd'hui")


Le maire de Béziers, Robert Ménard voue aux gémonies tous les historiens (les vrais), spécialistes d'histoire locale et/ou générale et tous les professeurs d'Histoire sans exception. Par contre, il porte aux nues un soi-disant historien comme Éric Zemmour, trop souvent pris en flagrant délit d'énormes erreurs factuelles pour ne rien dire de ses interprétations ...
Robert Ménard instrumentalise l'Histoire afin de conforter son emprise politique sur une ville qui a bien décliné depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il ose tout, comme, par exemple, recycler, avec un discours frelaté, des figures illustres de l'"autre bord" comme Jean Jaurès ou Jean Moulin. Il veut nous faire croire, afin d'argumenter sur la pluralité idéologique de la Résistance, que Daniel Cordier a toujours conservé ses idées maurassiennes de sa jeunesse. Il évoque des résistants d'idéologie catholique conservatrice pour illustrer sa vision de la pluralité de la Résistance mais oublie les chrétiens, catholiques et protestants, issus du christianisme social (Témoignage chrétien , par exemple) confortés dans un engagement résolument à gauche. Il ignore les crimes passés de l'Église catholique, comme ceux commis dans une ville partiellement acquise au catharisme, au XIIIe siècle. Crimes qui ont partiellement nourri l'anticléricalisme d'inspiration radicale qui fleurit à Béziers pendant la première partie du XXe siècle. Il fait feu de tout bois pour rappeler le souvenir de l'Algérie française, exalter les "héros" de l'OAS dont il célèbre la geste en ignorant les crimes. L'instrumentalisation de l'Histoire passe, aussi, par un usage très politique de l'odonymie. Changer le nom d'une voie municipale n'est en effet pas anodin et a une portée politique que Ménard sait exploiter à merveille. L'Histoire lui sert enfin à se faire le porte-parole de ceux que les médias et les "politiques" sans convictions oublient systématiquement. Elle lui sert aussi à s'affirmer comme celui qui remet à l'honneur les "valeurs nationales" (et chrétiennes, ça va de soi !) stigmatisées par des historiens dont on connait le tropisme vers le dénigrement systématique.
En publiant ce livre, Richard Vassakos relève le défi d'un maire dont les usages de l'Histoire se devaient d'être décryptés. Pionnier en la matière, Robert Ménard fait des émules. La généralisation de tels procédés est un danger qui menace de biaiser beaucoup d'autres débats. La lecture stimulante de ce petit livre nous invite à être vigilants et fournit d'indispensables éléments d'analyse à tous ceux qui sont attachés à développer de vraies approches historiques à la fois factuelles et nuancées.

 

 

Novembre 2018

Pierre Schill, Réveiller l’archive d’une guerre coloniale. Photographies et écrits de Gaston Chérau, correspondant de guerre lors du conflit italo-turc pour la Libye (1911-1912), Créaphis, 2018.
Avec des contributions de Caroline Recher, Smaranda Olcèse, Mathieu Larnaudie et Quentin Deluermoz.
Relié, cartonné, 165 x 225 mm, 480 p., 230 photographies, plusieurs papiers de création, 35 euros.
ISBN 978–2–35428–141–0
http://www.editions-creaphis.com/
 
Romancier en vue de la Belle Époque et photographe amateur, Gaston Chérau (1872-1937) devient correspondant de guerre lors du conflit italo-turc pour la Libye (1911-1912). Ses 200 photographies, ses articles dans le journal  Le Matin, sa correspondance privée et un texte réminiscent publié en 1926 dévoilent comment ce néophyte affronte une guerre en contexte colonial, un « ailleurs » qui le met face à la mort et à l’étranger.
En nous plongeant dans le travail et le quotidien d’un reporter aux débuts du photojournalisme, cette documentation inédite et sa mise en perspective historique révèlent comment ce témoin est tiraillé entre sa mission de rendre compte des événements et sa manipulation par les belligérants et les journaux. Elle permet dès lors de montrer comment cette expérience condense de multiples enjeux – principalement économiques, politiques et éthiques – liés à la fabrique de l’actualité. C’est seulement en restituant la part qui revient à chacun des protagonistes dans la construction du récit journalistique que l’on peut mesurer la manière dont le correspondant de guerre, témoin singulier généralement peu questionné dans l’historiographie de la guerre, engage sa responsabilité.
La seconde partie de l’ouvrage propose une analyse réflexive du projet «À fendre le cœur le plus dur » qui a donné lieu au partage de cette source historique avec des artistes et à la production d’une exposition. Les artistes sont les écrivains, Jérôme Ferrari (prix Goncourt 2012) et Oliver Rohe, la plasticienne, Agnès Geoffray, et le danseur-chorégraphe, Emmanuel Eggermont. L’exposition a fait entrer en résonance l’archive avec ces créations et les oeuvres d’autres artistes contemporains ayant abordé dans différents contextes guerriers la question du témoignage et de la violence de guerre.
À propos de l’exposition « À fendre le cœur le plus dur » :
https://www.artpress.com/2016/02/09/a-fendre-le-coeur-le-plus-dur/
  
Table des matières :
Avant-propos : Au risque de l’archive (Pierre Schill)
Introduction : Un écrivain correspondant de guerre (Pierre Schill)
L’archive Gaston Chérau (présentée par Pierre Schill) :
. Photographies
. Articles et photos publiés dans la presse
. Correspondance
. Une réminiscence littéraire : « Sur le trésor des caravanes », 1926
Analyse historique : À l’épreuve de la guerre (Pierre Schill)
Regards croisés sur une archive, danse, littérature, art contemporain et histoire : À fendre le cœur le plus dur
. Le projet À fendre le cœur le plus dur : une « histoire sensible » polyphonique (Caroline Recher)
. Fragments d’un journal de la création Strange Fruit d’Emmanuel Eggermont (Smaranda Olcèse)
. Des images et des armes, sur À fendre le cœur le plus dur de Jérôme Ferrari et Oliver Rohe (Mathieu Larnaudie)
. Les temps de la photographie, les temps du regard (Caroline Recher)
. Les voix de l’historien (Quentin Deluermoz)
Sources et bibliographie
Index
Abréviations
Crédits

 

 

Avril 2018

 

Une très récente publication à l'IHTP :

Culture et élites locales en France  1947-1989.

Editions du CNRS, avril 2018.552p.

Sous la direction d'Agnès Callu.

Hélène CHAUBIN a participé pour 2 articles :

 - élites culturelles et zones géographiques : pour une sociographie critique.
 - Languedoc-Roussillon : le bicentenaire de 1789 et la mémoire républicaine en région.

 

Novembre 2016 - 1914-1918

Le journal de guerre d'Éloi Arrouy
Miquel Ruquet

ISBN : 978-2-84974-240-2

200 pages
20€

Journal de guerre dÉloi Arrouy ste

Éloi Arrouy est né en 1895 dans le canton de Trie-sur-Baïse (Hautes-Pyrénées).

Mobilisé en 1915 dans l’infanterie, il décide de « noter journellement les principaux faits » dans des carnets qu’il cache soigneusement et dépose chez ses parents lors de ses permissions. Après la guerre, il les met au propre, sans tout recopier, et c’est seulement dans les années 1960 qu’il rédige cette dernière version. Ces « réflexions d’un poilu, d’un soldat de 1ère classe » donnent de nombreux détails sur la vie quotidienne au front. Son régiment a pris part à des batailles dont le nom est resté tristement célèbre, la Champagne, Verdun, le Chemin des Dames, la Flandre, la Somme, la Marne…

Éloi Arrouy, devenu agent de liaison, subit sans toujours les comprendre ordres et contrordres ; mais il sait analyser la situation, et porte un regard critique et distancié sur ce qu’on lui fait faire. Soldat-citoyen, il voudrait comprendre ce qui lui est demandé, il se méfie de sa hiérarchie, des gendarmes, et cherche surtout à survivre. Il y est parvenu, à force d’intelligence, parfois de ruse, de système D. Mais partout et toujours le poursuivent l’idée de la mort imminente, la révolte contre l’absurdité et les horreurs de la guerre, qui empirent encore vers la fin, avec la brutalisation de la troupe, les pillages ou l’ivrognerie des soldats de toutes les armées.

 

 

Juillet 2016 : article d'Hélène Chaubin sur "Jean Nougaret le Languedocien"

REVUE ÉTUDES HÉRAULTAISES ASSOCIATION ÉTUDES SUR L’HÉRAULT
N° de SIREN : 504 744 731 ; N° de SIRET : 504 744 731 000 10
Siège social : Association Études sur l’Hérault, Pierresvives,
907 Avenue du Professeur Blayac, 34080 Montpellier. Contact etudesheraultaises@gmail.com. Site http://www.etudesheraultaises.fr
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Jean Nougaret le Languedocien (150 pages) :
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B O N D E S O U S C R I P T I O N
Jean Nougaret le Languedocien Hommages à sa mémoire Témoignages Histoire, Histoire des arts, Patrimoine
Études héraultaises
Association Études sur l’Hérault
2016

 

 

Avril 2016 : article de Miquèl Ruquet dans un ouvrage collectif à l'Editorial Afers :

Una Memòria compartida : Els llocs de memòria dels catalans del nord i del sud.

 

Mai 2015 : d'Hélène Chaubin, L'Hérault dans la guerre (1939-1945) Cliquez pour le PDF

 

Octobre 2014 : Sur le site de Jacques Blin l'annonce de son dernier livre sur la période 1936-1945 à Sète. http://jacques.blin2.free.fr

 

Septembre 2014. De Jean-Claude Richard : contributions sur la libération de Montpellier et de Nîmes. Voir le prospectus.

Un article de Raymond Huard avec des détails inédits sur l'inauguration du monument Jaurès à Perpignan en 1921 : "Jaurès et D'Estournelles de Constant, histoire d'une rencontre atypique", Cahiers Jaurès, Société d'études jaurésiennes, 211, París, janvier-mars 2014, pp. 4-25 [en particulier le discours a Perpignan de d'Estournelles de Constant, le 31 juillet p. 1921 : pp. 16 sq.]

Juin 2014 : Un livre d'un adhérent d'Agde, David Mallen, vient de sortir : "Agde sous l'occupation allemande. 1942-1944". Il a 97 pages. C'est aussi un recueil de photos de belle qualité. Le livre a été publié chez l'imprimeur SEPEC, 01960 Peronnas.

Avril 2014 : avec un article d'Hélène Chaubin

Sommaire

 

Juillet 2013

 

Livre : ANTOINE METGE (1795-1871). itinéraire d’un saint simonien de Castelnaudary
Par Paul Tirand, collaborateur du Maitron, membre de l’Association Maitron Languedoc-Roussillon

Le groupe saint-simonien de Castelnaudary a réuni, dans les années 1830, quelques hommes remarquables, injustement oubliés. Antoine Metgé est l’un d’eux.

Né en Espagne d’un père parti combattre dans les armées de la Révolution, militant de la Charbonnerie pendant ses études universitaires à Toulouse, fervent adepte du saint-simonisme, exclu de l’enseignement pour avoir professé une doctrine abominable, proche du Père Enfantin avec lequel il échange une correspondance passionnante, féministe dans le sillage de Suzanne Voilquin, la plus célèbre des saint-simoniennes, qu’il reçoit à Castelnaudary, intéressé par la colonisation de l’Algérie où il fait en 1854 un voyage d’étude qui le mène en quelques mois d’Alger à Tlemcem et dont il nous a laissé un compte rendu détaillé, tableau précis et pittoresque de ce territoire dans les premières années de la conquête, telles ont été les grandes étapes de la vie mouvementée d’Antoine Metgé, mort dans la misère à Castelnaudary. Cette biographie est l’occasion de découvrir une personnalité soucieuse de progrès humain, porteuse d’un message qui reste d’actualité. Si Antoine Metgé est représentatif du foisonnement idéologique qui a marqué ce siècle, son parcours est néanmoins inséparable de l’histoire de Castelnaudary et du Lauragais.
Paul Tirand s’intéresse, tant au plan local que national, à l’histoire politique et sociale du XIXe siècle, notamment au saint-simonisme et à la Commune de 1871. Il a participé à des colloques traitant de ces thèmes et écrit des ouvrages sur cette période.

BON DE COMMANDE :
PAUL TIRAND
2, rue J.B. de Maille 11400 CASTELNAUDARY
(150 pages-8 illustrations) au prix unitaire de 15 € + frais de port : 3 €

Juin 2013

Articles de Richard Vassakos :


« L'élu, l'apôtre et le martyr. Essai de typologie sur la mémoire viticole à travers la toponymie urbaine », dans Figures paysannes en France : mythes regards et sociétés, sous la direction de PIOT Céline, CHANOIR Yohann, Nérac, Éditions d'Albret, 2012, pp. 167-189.

« Les plaques bleues du midi rouge dans la tourmente. L'épuration de la toponymie urbaine en Languedoc-Roussillon sous Vichy », Les Annales du Midi, n° 280, octobre-décembre 2012, pp. 523-539.


"L'odonymie en Midi rouge : une arme de "républicanisation" massive", dans Le Midi, les Midis dans la IIIe République, sous la direction de Christian Amalvi, Céline Piot et Alexandre Lafon, Nérac, Éditions d'Albret, 2012, pp. 35-52.

 

 

Mars 2013

Article d'Andreu Balent

" El catalanisme nord-català i els reptes polítics (dels anys anys 1960 al 1981) " in Ramon ARNABAT MATA i Josep SANTESMASES i OLLÉ (dir.), 1960–1960. Transicions i canvis a les terres de parla catalana, Actes del VIII Congrès de la CCEP (Barcelona. Cornellà de Llobregat, 10, 11 i 12 de novembre de 2011), Barcelona, Valls, Coordinadora de centres d’estudis de parla catalana, Institut Ramon Muntaner, Cossetània Edicions, 2013, 669 p. [pp. 35–57]

 

 

 

Janvier 2013 :

Article d'Andreu Balent, "Alfons Mias (1903-1950). El fundador de Nostra terra durant la Segona Guerra Mundial", dans : Òscar Jané & Xavier Serra, Ultralocalisme. D'allò local a l'universal, Catarroja, editorial Àfers, col·lecció Mirmanda, 2013, pp. 133-174.

 

Jacques Blin publie en octobre 2012 : BRASSENS EN DEBAT...

Comme Brassens a souvent répété « je suis tout entier dans mes chansons » c’est par la lecture de ses textes que je veux cheminer avec lui. Loin de moi l’idée de faire jouer à Brassens un rôle de porte drapeau d’une cause, mais encore moins celui d’un modèle. Simplement, dans la mesure ou ses textes sont publics et revendiqués par certains comme une conception philosophique « suprême », ce sont désormais des textes et des idées qui sont mis en débat et c’est dans ce débat là que je veux m’inscrire. Non pas pour juger, trancher, « dire le bien, dire le mal » qui suis-je d’abord pour m’ériger en censeur ?

Mais je ne peux accepter les portes que certains voudraient fermer derrière le passage de Brassens. Ainsi quand André Sallée met en exergue de son livre « Brassens » : « les paroles seules comptent, le reste est bavardage » - Eugène Ionesco, Je veux sortir du bavardage, pour flâner avec les paroles. Et quand Emile Miramont « dit Corne d’Aurochs » en rajoute dans son « Brassens », en écrivant : « On n’explique pas Georges. On écoute, on se tait. Qui d’ailleurs, connaît qui ? »

Je ne peux rester indifférent et me ranger derrière ces phrases abruptes et sans appel, quand je suis devant un homme, une œuvre qui, « sans vouloir juger… » juge malgré tout, les êtres humains, leur vie, leur histoire. Alors je veux tout simplement vouloir dire…dire une lecture, dire des plaisirs de textes chantés du temps de la jeunesse, mais aussi des perceptions qui peuvent être en décalage avec le discours que l’on entend depuis maintenant une trentaine d’années…

Alors je parle de Brassens au travers des regards qu’il suggère sur : La Politique – Les Femmes – L’Anarchisme – etc… …et j’ai noté en quelques stances, anecdotes et humeurs.

Ouvrage à paraitre le 6 octobre 2012 à l'occasion des Automn'halles

. Prix de souscription 15 euros jusqu'au 15 septembre 2012 ; 20 euros dès la mise en vente.

Pour la souscription adressez vos commandes à Jacques BLIN, 19 Quai du Pavois d'or, 34200 Sète, accompagné de votre règlement

Le livre sera remis aux souscripteurs lors des automn'halles des 6 et 7 octobre 2012 au stand des éditions FLAM ; pour celles et ceux qui désireraient le recevoir à partir de cette date, les frais d'envois s'élèveront à 3,70 €. Merci à toutes et tous.

Janvier 2012. Publication par Jean-Claude RICHARD :

Février 2012. Publication par Raymond Huard :

Grande épreuve nationale, la guerre de 1914 -1918 a suscité d’innombrables études concernant les combattants et les fronts de guerre. Mais les départements de l’Arrière dont l’activité était vitale pour la défense nationale n’ont pas fait l’objet d’études aussi poussées.
Aucun ouvrage, jusqu’à présent n’a présenté la vie et les activités de l’ensemble du département du Gard pendant le conflit et immédiatement après celui-ci, même si des études particulières ont abordé ce sujet.
Avec Le Gard en guerre 1914-1919, le lecteur pourra apercevoir désormais dans leur évolution, la gestion de la guerre à l’arrière, l’opinion, les mouvements de population, la vie économique sous ses différents aspects (production, ravitaillement etc..), les mouvements revendicatifs, les réactions des forces spirituelles ainsi que la vie quotidienne des Gardois dans les bourgs, villes et villages.
C’est un monde foisonnant et très divers, parfois rebelle, qui se découvrira, non sans surprises à ses yeux, et il aura ainsi du conflit une vision nouvelle parce qu’enracinée dans un terroir local.

Raymond Huard, professeur émérite d’histoire contemporaine à l’Université Paul Valéry de Montpellier, spécialiste du XIXème siècle, a publié de nombreux ouvrages et articles sur l’histoire du Gard. Il a dirigé le volume Le Gard son histoire de la préhistoire à nos jours (Ed.Bordessoules, 2003) et publié en 2008 aux éditions Inclinaison, La conquête républicaine dans le Gard, les moments les idées, les hommes.
Editions Inclinaison, 20 rue du Docteur Blanchard, 30 700, Uzès Prix 15 €

 

Février 2012. Publication par Yves Saint-Jours :

Les Éditions du Losange, dans la collection "Mémoires" ont publié en février 2012 un livre d'Yves SAINT-JOURS:


Au fil des luttes sociales. Du prolétariat forestier au professorat d'Université


Dès l'obtention du C.E.P, I'auteur s'est trouvé confronté dans une scierie forestière, à un travail très pénible et incompatible avec son état de santé. La lecture occupe ses périodes de repos, ravive la haine de la guerre ayant hanté son enfance et lui insuffle un esprit de révolte face aux injustices sociales. En réaction, il s'engage dans l'action militante au sein de l'U.J.R.F. et ensuite du Parti communiste français avec Ia volonté de contribuer à la transformation d'une société n'offrant guère d'autres perspectives que de subir I'exploitation capitaliste. Il participe aux luttes paysannes pour l'abolition du métayage, à celles de l'interdiction de la bombe atomique et contre la guerre d'Indochine. De retour d'un service militaire mouvementé, il reprend son action militante avec le souci d'une insertion professionnelle. Employé au service comptable de La Vie ouvrière, hebdomadaire de la C.G.T., il prépare le brevet professionnel de pair avec la capacité en droit. Il est intégré à la rédaction juridique de la V.O. et de la Revue pratique de droit social, et poursuit des études de droit. Cette formation originale lui facilite l'accès à un poste d'assistant à l'Institut des sciences sociales du travail de Paris. Après avoir soutenu une thèse de droit de sécurité sociale, il devient maître assistant à l'U.E.R. Travail et études sociales de l'Université de Paris 1. L'aspect critique de ses publications doctrinales et éditoriales entraîne un long parcours semé d'embûches avant d'être nommé Professeur à I'Université de Perpignan, en charge du droit social.

Ce livre témoigne des péripéties d'un cheminement professionnel peu commun et de la fidélité de l'auteur aux idéaux de sa jeunesse.
Vous connaissez Yves SAINT-JOURS pour des raisons familiales, professionnelles ou amicales. Nous vous proposons d'acquérir son livre. Il vous-suffit de retourner le talon-réponse ci-dessous en y joignant votre chèque.

Veuillez me faire parvenir... exemplaire(s) du livre d'Yves SAINT-JOURS, Au Fil des luttes sociales. Du prolétariat forestier au professorat d'Université, au prix unitaire de 18 euros (+ 4 euros de frais postaux).


Nom :
Adresse :
à retoumer accompagné de votre chèque aux Éditions du Losange, 61 boulevard Edouard Herriot - 06200 Nice

Décembre 2011. Publication par Gérard Bonet, Etienne Frenay, André Balent et Nicolas Marty:

 

 

 

Octobre 2011. Publication par Paul Tirand : Les Vrais Amis réunis, une loge maçonnique carcasonnaise à l'aube de ses 150 ans.

Sursum corda !

Présente dans notre pays depuis près de trois siècles, la franc-maçonnerie est maintenant devenue un objet d'étude pour les historiens. Elle a en effet joué un rôle important dans l'histoire de France sur le plan philosophique et politique bien sûr – de la diffusion des Lumières au XVIIIe siècle, jusqu’à la construction républicaine de la période 1880-1905 – mais aussi religieux, littéraire ou artistique. Or, des années 1730 jusqu'à nos jours, la façade méditerranéenne de la France – Provence, Languedoc, Roussillon – est une terre de forte implantation maçonnique. Par son humanisme et par son cosmopolitisme, la fraternité maçonnique s'est particulièrement épanouie dans le Midi de la France, terre de diversité et de rencontres. A la fin du XIXe siècle et jusqu'en 1940, les gros bataillons de la France républicaine sont méridionaux et maçonniques, à l'image du Frère Gambetta. Mais le Midi lui-même a eu un grand poids dans l'histoire maçonnique française. Dès le XVIIIe siècle les pratiques des loges du Sud enrichissent le corpus maçonnique de tout un imaginaire symbolique. Les Rite Ecossais d'Avignon, Rite Hermétique de Montpellier ou Rite Primitif de Narbonne jouent un grand rôle dans l'ésotérisme maçonnique. Tout au long du XIXe siècle, les loges du Midi sont l'aiguillon de la Maçonnerie française et l'arriment durablement à la cause de la République et du progrès social. La franc-maçonnerie fait donc pleinement partie de notre histoire. En dépit de ses usages particuliers, elle ne vit pas en vase clos et doit être étudiée dans le contexte de la société de son temps. Aussi l’histoire de la loge carcassonnaise Les Vrais Amis Réunis que nous propose aujourd’hui Paul Tirand doit d’abord être lue comme une contribution à l’histoire du département de l’Aude. L’auteur, à qui l’on doit déjà plusieurs ouvrages sur l’Aude, était donc particulièrement bien placé pour restituer l’apport maçonnique à la vie du département.

Après Loges et Francs-maçons audois (1757-1945), Paul Tirand s’attache donc ici à nous faire découvrir la vie de la loge Les Vrais Amis Réunis à l’occasion de ses 150 ans. Le lecteur savourera dans cette étude tout l’intérêt d’une bonne monographie. La vie d’une institution et des hommes y apparaît avec des détails et des nuances que peine à restituer la grande histoire. Cette micro-histoire – au sens où l’on parle de micro-économie – permet de comprendre des évolutions idéologiques, des processus politiques qui ne seraient pas saisies par un tamis plus large. Ainsi la franc-maçonnerie n’est pas née tout armée avec cette foi républicaine et laïque intransigeante à laquelle on l’associe naturellement. Lorsqu’ils se constituent en 1862 nos Vrais Amis professent simplement un libéralisme philosophique généreux mais un peu vague dans le prolongement des Lumières. Peu à peu, dans le dernier quart du XIXe siècle, les oppositions – aux premiers rangs desquelles, il faut bien le dire, celle d’un clergé devenu de plus en plus réactionnaire – et les débats qui animent l’histoire de la loge la conduisent à cette conception vigilante et combative de la laïcité typique de la Troisième République. Autre idée à nuancer, les liens indissolubles entre la Maçonnerie et le Parti Radical. Là encore, ils sont le résultat d’un processus. A la fin du XIXe siècle, les Frères carcassonnais s’inscrivent plutôt dans le sillage des Jules… Ferry, Favre, Grévy, ces grands fondateurs du nouveau régime, « républicains modérés qui n’étaient pas modérément républicains ». Au contraire, le radical Omer Sarraut, qui se situe alors à l’avant-garde, leur paraît bien extrémiste. Il faudra attendre que le Parti Radical se modère à son tour pour que les Frères s’engagent sous sa bannière. Mais, comme le montre fort bien Paul Tirand, à la surprise de nombreux lecteurs probablement, les démêlés d’Omer Sarraut avec sa loge créeront une distance durable entre un courant du Parti Radical, plus ou moins lié à La Dépêche, et la Maçonnerie audoise.

Bras armé du Parti Républicain, puis des radicaux et des socialistes, pour la construction d’une République démocratique, laïque et sociale dans le département de l’Aude, Les Vrais Amis Réunis rencontrèrent sur leur route un adversaire redoutable en la personne de Monseigneur de Beauséjour. L’évêque de Carcassonne, qui régna près de trois décennies sur son diocèse (1904-1930) – notamment lors de la fatidique année 1905 – s’avérait d’autant plus redoutable qu’il n’était pas l'esprit étroit que sa fonction de chef du parti clérical et une association primaire avec son patronyme pourrait le laisser croire. Fin politique, il paraît même ouvert à certaines évolutions de l’Église romaine comme le montre ses sympathies pour l’avocat Joseph Cros et l’abbé Jean Albignac , deux des premiers soutiens du Sillon de Marc Sangnier. Paul Tirand nous conte un épisode singulier qui a suscité des interrogations et laissé des traces dans les archives : la demande d’initiation d’un prêtre qui s’apprête ainsi à rejoindre le camp d’en face . Peut-être cet abbé Aribaud est-il le modèle, ou du moins un prédécesseur, de l’abbé Raspaud de La Route des Etangs . Quoique dans le roman, mais il s’agit justement d’un roman, ce prêtre renégat qui arpente l'Aude limite sa faute en ne rejoignant pas la loge. « Tout est là, ne pas militer dans l’Église du démon » assène l’abbé Ancely. Car une bonne partie de l’histoire des Vrais Amis Réunis prend place dans une période de notre histoire qui vit la guerre de deux France : une France républicaine dont la franc-maçonnerie est à la fois le fer de lance et l’un des principaux soutiens, contre une France conservatrice voire réactionnaire dont l’Église romaine est la base arrière. Leur opposition va structurer la vie politique française tout au long de la Troisième République. Quand Gambetta lance « le cléricalisme voilà l’ennemi » c’est un mot d’ordre politique. Ce que les maçons républicains reprochent à l’Église romaine, ce sont moins ses conceptions théologiques que sa volonté d’emprise sur la société française et ses liens avec les adversaires d’une démocratie encore vue par beaucoup d’ecclésiastiques comme « contraire à l’ordre de Dieu sur Terre ». « Croyez en Dieu si vous voulez – s’exclame un dignitaire des Vrais Amis – mais ce que nous voudrions vous voir répudier hautement, c’est cet intermédiaire que vous employez entre Dieu et vous ».

Phénomène moins connu, la réflexion sur l'identité du « Sud » a aussi bénéficié de diverses influences maçonniques : de la création du Félibre au renouveau des études cathares. Malheureusement Gaston Jourdanne, un des plus beaux fleurons du Félibre rouge, quelques mois maire de Carcassonne, ne semble pas avoir été maçon, alors qu'il en avait tout à fait le profil. En revanche, le Frère Auguste Flourès participe grandement à la redécouverte et à la défense de la culture languedocienne. Mais le Franc-maçon qui, à l'époque moderne, eut incontestablement une grande influence sur l'identité de l'Aude fut bien sûr le Frère Déodat Roché. « Nous avons encore des Albigeois. J’en vois [un] assez souvent : un juge » confie le poète surréaliste Joë Bousquet en désignant ainsi Roché qui était à l’époque président du Tribunal de Castelnaudary. Si, aujourd’hui, il n’est pas un carrefour audois qui n’arbore fièrement un panneau « Pays Cathare », il faut rappeler qu’entre leur extermination au XIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle, les Cathares avaient été complètement oubliés. C’est d’abord Napoléon Peyrat, un pasteur libéral et franc-maçon, qui les sort de la nuit des temps en publiant, en 1842, une volumineuse Histoire des Albigeois qui les présente, dans un style romantique et troubadour, comme des précurseurs de la Réforme. Dans les années 1890, un autre Maçon – érudit, pittoresque et haut en couleur… bien qu’il fût un temps Conseiller de l’Ordre du Grand Orient ! – Jules Doinel, consacre sa vie à restaurer une Eglise Gnostique qui remet en honneur la foi cathare. Il se fait proclamer « Evêque de Montségur » et, sur un plan… plus profane, nommer archiviste de l’Aude à Carcassonne. C’est certainement là que le rencontre le jeune homme qui fréquente déjà les cercles spiritualistes. Mais Roché est un intellectuel et veut assoir ses convictions sur une connaissance solide des gnostiques médiévaux. Il va lancer les Cahiers d'études cathares et fonde la Société du souvenir et des études cathares. Déodat Roché est d’abord un croyant, l'essentiel pour lui est l’enseignement philosophique et religieux des Cathares. Mais, la société et les Cahiers vont se révéler des outils très efficaces. En quelques décennies, la société contribuera largement à ramener les Cathares, qui n’étaient connus que par les érudits, dans la mémoire collective. Les Cahiers vont inciter de jeunes chercheurs à se plonger dans les archives, mettre à jour des documents, publier des études historiques… renouvelant ainsi profondément la connaissance de l’hérésie médiévale. Certes, par la suite, certains universitaires feront grief à Déodat Roché et à ses amis d’avoir parfois confondu convictions et approche scientifique. Il n’en reste pas moins que ce sont eux qui sont à l’origine des études cathares contemporaines et de la place accordée aujourd’hui par l’opinion à l’épopée cathare dans l’identité du Midi en général et de l’Aude en particulier.

Ces hommes de bonne volonté n'hésitèrent pas à affronter les difficultés de leur temps pour transformer un vieux pays rural et conservateur en une démocratie moderne. Hommes aux convictions affirmées – la vigueur des débats qui nous sont rapportés l'atteste – certains les portèrent haut et fort, même dans les heures les plus sombres de notre Histoire. Avec cette belle étude, Paul Tirand nous permet de mieux les connaître et de mieux comprendre l'idéal qui les anima. Sursum Corda ! Puissent ces exemples nous inciter à nous échapper nous aussi des conformismes du quotidien et à avoir pour notre époque les exigences qu'ils eurent pour la leur. Faire en conscience son métier d'homme et de citoyen reste un défi très actuel.

Pierre Mollier
Directeur de la Bibliothèque et des Archives du Grand Orient de France et du Musée de la franc-maçonnerie

Madame, Monsieur,

La tenue d’installation de la loge Les Vrais Amis Réunis à l’orient de Carcassonne a eu lieu le 26 octobre 1862.

En prélude à la célébration de son cent-cinquantième anniversaire, nous venons de publier un ouvrage de 320 pages sous le titre Les Vrais Amis Réunis, une loge maçonnique carcassonnaise à l’aube de ses 150 ans. La vie de la loge y est relatée grâce à des documents d’archives, quelques planches significatives sont reproduites et le portrait de frères, illustres à divers titres, est brossé.

Pierre Mollier, directeur des Archives et du Musée du Grand Orient de France, a accepté de préfacer cet ouvrage.

Deux éditions sont mises en vente : l’une brochée au prix de 20 €, l’autre avec une couverture cartonnée au prix de 30 €. Tout lecteur intéressé par l’histoire de la franc-maçonnerie peut passer commande auprès de Paul Tirand, auteur de l’ouvrage.

BON DE COMMANDE

A retourner à Paul TIRAND 2, rue J.B. de Maille 11400 CASTELNAUDARY

NOM


ADRESSE

Veuillez me faire parvenir… exemplaires du livre Les Vrais Amis Réunis
Au prix unitaire de 20 € : ….
Au prix unitaire de 30 € : …
Frais de port : 3 € pour le premier exemplaire + 1 € pour les suivants Soit un total de …. euros

Ci-joint chèque à l’ordre de Paul Tirand.

 

Mars 2011 : publication par Jacques Blin du portrait d'un communard de Sète (12 €). Pour commander, prendre contact avec l'auteur :

(http://jacques.blin2.free.fr/mouvementouvrier.htm).

 

 

Publication en juillet 2010 de Mémoire et Trauma de la Grande Guerre, Bretagne, Catalogne, Corse, Euskadi, Occitanie, une publication du CRBC Rennes-2, Université Européenne de Bretagne, 326 pages, 15 €.

 



 

Miquèl RUQUET, professeur d’histoire et de géographie au collège des Albères à Argelès-sur-Mer, termine en 2009 un doctorat d’histoire à l’Université de Perpignan Via Domitia sur l’insoumission et la désertion pendant la guerre de 14-18 sur la frontière des Pyrénées. Il a publié de nombreux articles dans diverses revues, en français et en catalan : Domitia, Muntanya, Midi Rouge, Vallespir, Aïnes Noves, Ceretania, Papers de Recerca Histórica d’Andorra.


En 1914-18, les insoumis et les déserteurs sont nombreux dans deux comarques des Pyrénées-Orientales, le Vallespir et la Cerdagne. L’insoumission, due aux soldats émigrés qui refusent la mobilisation, est un phénomène surtout rural alors que le pourcentage des déserteurs est relativement plus fort dans les villes. La désertion s’inscrit dans les stratégies pour diminuer la violence des combats ou même la fuir. La décision prise, le passage de la frontière est aisé par les chemins de cet espace montagnard transfrontalier. La solidarité des Espagnols et des familles ainsi que la traditionnelle opposition au pouvoir aident les réfractaires. La raison d’État prime : partout, arrestations, refoulements ou pressions se font illégalement pour dissuader la désertion. Le résultat est cependant assez faible, à savoir un ralentissement du nombre de déserteurs. La perméabilité des Pyrénées est due à une impréparation de la surveillance de la frontière. Aux extrémités de la chaîne, en Catalogne comme au Pays Basque, les autorités avouent leur impuissance. Les déserteurs émigrent et se réfugient en Espagne, où ils sont chaleureusement accueillis. Peu se décident à revenir pendant la guerre, pensant à l’amnistie qui amorce le mouvement de soumission des déserteurs mais pas celui des insoumis non concernés. L’oubli, le pacifisme et la volonté de tout effacer se combinent dans l’accueil – dénué de tout reproche – qui est fait aux réfractaires.
« Ce n’est pas parce que le sujet peut sembler scabreux à certains qu’il ne doit pas être évoqué. J’ajouterais que parfois c’est son côté apparemment scabreux qui doit inciter à l’aborder. » Général André BACH, historien.
« La pertinence des analyses, la richesse de la documentation, la diversité des thèmes abordés font du livre de Miquèl Ruquet un ouvrage de référence à la fois pour tous ceux qui s’intéressent à la Première Guerre mondiale et aux conflits armés du XXe siècle, mais aussi pour ceux qui s’intéressent à l’histoire catalane contemporaine et à celle des liens transfrontaliers. Cet ouvrage intéressera non seulement les historiens mais aussi le grand public qui y puisera une quantité de faits soigneusement mis en perspective. Écrit dans un style vivant, je ne doute pas un instant qu’il suscitera réflexion et interrogations, ce qui, dans les sciences humaines est un gage de qualité. » André BALENT, historien.

 

Critique de la Revue Vingtième Siècle, n° 108 du 4e trimestre 2010. Rubrique Librairie, p. 185. Vécus combattants.
Ruquet Miquèl, Déserteurs et insoumis de la Grande Guerre (1914-1918) sur la frontière des Pyrénées-Orientales, Canet, Trabucaire, 2009, 549 p., 25 €.
La thèse de doctorat de Miquèl Ruquet s’attaque à un aspect encore peu connu de la PremièreGuerre mondiale, la désertion et, plus largement, les différentes formes de résistance à la mobilisation dans les Pyrénées-Orientales. D’une grande richesse, l’étude articule l’analyse de sources régionales, comme les registres matricules du recrutement, à la synthèse d’études nationales ou locales, dont certaines, publiées en catalan, sont difficilement accessibles. L’auteur confirme les conclusions de Christoph Jahr, qui a étudié les déserteurs allemands et britanniques, et montre que les réfractaires, quoique très peu nombreux (deux mille environ pour les Pyrénées-Orientales), ne sont pas des marginaux sur le plan social. Les études de cas, qui donnent chair à la démonstration, auraient parfois mérité d’être synthétisées. Le rôle des familles est ainsi mis en évidence, à la fois dans la décision de désertion etdans l’aide matérielle apportée par les mères et les compagnes des déserteurs. Ces solidarités et la rareté des dénonciations confirment ce que l’on sait de l’expérience de la clandestinité des déserteurs parisiens pendant la guerre (Emmanuelle Cronier). Comme pour les Parisiens, les « agences de désertions » signalées par les autorités sont en réalité des réseaux informels motivés par l’appât du gain ou la solidarité.
Les aspects les plus intéressants de l’étude portent sur l’espace transfrontalier pyrénéen,dont l’auteur décrit la grande porosité pendant la guerre. Celle-ci s’inscrit dans une tradition ancienne catalane, nourrie de liens culturels, familiaux et économiques facilitant la désertion des soldats français. Les filières illégales de la contrebande – dont les Espagnols fuyant les guerres coloniales avaient déjà profité par le passé –
sont ainsi réactivées au profit des réfractaires français. L’étude souligne le décalage entre les lourdes sanctions encourues par les réfractaires et l’inefficacité du contrôle de la frontière, qui se franchit sans difficulté majeure pendant toute la guerre, malgré des tentatives de coordination tardives des agents chargés de sa surveillance. Les conditions de vie des déserteurs en Espagne donnent lieu à quelques pages intéressantes, qu’on aurait aimées plus développées.
L’étude dépasse donc largement le cadre de la désertion pour aborder de nombreuses questions nationales ou régionales, comme l’émigration en Amérique ou le mythe de l’adhésion catalane à la cause française, qui en font la richesse tout en pénalisant parfois sa cohérence. Les stratégies d’évitement des soldats (mutilations volontaires, troubles mentaux) sont ainsi longuement abordées, mais sans véritable articulation entre le local et le national. Un appareil statistique aurait pu ici soutenir la démonstration et on regrette que la base de données de cinquante mille individus construite par l’auteur n’ait pas été exploitée en ce sens. La base statistique des graphiques reste elle aussi très floue. L’analyse aurait profité d’une plus grande conceptualisation et d’un recentrage sur les problématiques propres au sujet, mais on ne peut que se féliciter de l’ampleur d’une étude régionale comme on en a peu pour cette période.
Emmanuelle Cronier

Publication en 2008 :