inquiète
devant les menaces qui pèsent sur les archives publiques de
la ville de Perpignan a adhéré à l'Association
des amis et usagers des archives publiques des Pyrénées-Orientales.
Cette
association se propose :
- de faciliter à ses membres la consultation, la lecture et
l'utilisation des documents, notamment par des séances de paléographie
et d'ini-tiation à la recherche,
- de travailler à la sauvegarde et à la mise en valeur
des documents de toutes natures (y compris la presse) relatifs à
l'histoire de l’ancienne province du Roussillon et du département
des Pyrénées-Orientales et, en particulier, des archives
administratives, communales, privées, religieuses, familiales,
associatives, professionnelles (agricoles, industrielles, commerciales…),
pour éviter leur abandon, leur dégradation, leur destruction
ou leur exportation à l'étranger,
- d'aider à l'acquisition et au classement de documents d'archives,
- de favoriser l'action des sociétés culturelles locales,
en particulier dans le domaine de la recherche historique et de la
défense du patrimoine.
Lettre de Nicolas Marty, président
de l'AAUAPPO, membre de l'Association Maitron Languedoc-Roussillon,
après son entrevue avec M. Pujol, maire de Perpignan, vendredi
17 juin 2011 :
Perpignan,
le 20 juin 2011
AAUAPPO
Association des amis et usagers
des archives Publiques des P.-O.
Objet : Archives municipales de Perpignan au sein du Pôle du
Patrimoine Ecrit.
Mesdames et Messieurs, chers membres
de l’association,
Inquiet, au nom de l’association, de la constitution d’un
pôle du patrimoine écrit intégrant les archives
municipales dans un ensemble comprenant aussi la médiathèque
de Perpignan, sans avoir de garanties sur le devenir du service,
j’ai demandé un rendez vous au maire de Perpignan ainsi
qu’au président de la communauté d’agglomération.
L’affaire a ensuite été portée sur le
plan politique par Clothilde Ripouill, conseillère municipale
d’opposition. La presse a évoqué la question
et j’ai été contacté par deux médias
pour porter la voix de l’association. L’un dans le blog
de Nicolas Caudeville, « l’archipel contre-attaque »,
l’autre dans l’Indépendant du 12 juin 2011. J’ai
également saisi officiellement la directrice des archives
départementales, Christine Langé, afin qu’elle
donne son avis technique et scientifique sur le projet de Pôle.
Finalement, Danièle Pagès, adjointe au maire, m’a
contacté et elle m’a proposé un rendez vous
le 17 juin. Le jour de l’entrevue, j’ai appris que le
maire souhaitait participer à la rencontre.
Voici un compte-rendu de cet entretien
de près d’une heure, qui a eu lieu le vendredi 17 juin
2011 à l’Hôtel de Ville. Vous verrez que, si
celle-ci a été plutôt rassurante, de nouveaux
éléments rendent les perspectives beaucoup plus sombres.
Une entrevue plutôt rassurante. En substance, mes interlocuteurs
m’ont précisé les points suivants : Ils sont
très attachés au pôle du patrimoine écrit,
qui s’insère dans la politique générale
de la ville cherchant à rassembler les différentes
activités de sa compétence autour de ce type de structures
; Le projet de pôle du patrimoine écrit tel qu’il
a été construit n’est qu’un cadre général.
Il s’agit d’essayer, comme pour tous les éléments
de la politique municipale, d’améliorer les services,
de les moderniser. En revanche, m’expliquent Jean-Marc Pujol
et Danièle Pagès, en ce qui concerne son organisation
précise, rien de réellement concret n’a été
décidé. Il ne s’agit en aucune manière
d’un programme déjà tracé. Tout est à
construire. C’est la raison pour laquelle ils ont demandé
à Geneviève Etienne, inspectrice générale
du service interministériel des archives de France de venir
réaliser une visite afin de communiquer au maire les éventuelles
préconisations pour un développement constructif de
ce service. Monsieur le Maire et madame Pagès m’ont
assuré ne pas vouloir démanteler le service des archives
municipales de Perpignan. La « réduction » à
des « missions régaliennes » évoqué
dans la réponse à la question écrite de Clothilde
Ripouill, a été rédigé trop rapidement.
Il n’est pas question de limiter aux dons et à l’Etat
civil les missions des archives. A ce propos, j’ai rappelé
que le code des collectivités territoriales imposait les
missions des archives municipales, qu’une mairie ne pouvait
pas faire de politique de remodelage et de recomposition des archives
sans l’avis de la conservatrice des archives départementales.
J’ai évoqué le fait que, en termes de modernisation,
il était curieux que la mairie n’ait pas répondu
favorablement aux demandes de réparation ou de remplacement
d’appareils lecteurs de microfilms, en attente depuis plusieurs
mois. De la même manière, j’ai rappelé
que plusieurs projets de numérisation proposés par
Madame la directrice du service des archives n’avaient pas
connu de suites favorables. En outre, toutes les propositions d’action
culturelle des archives municipales ont été refusées
depuis plusieurs années. La réponse est venue, sur
ce dernier point, pour dire que la politique d’action culturelle
devait s’insérer dans la politique générale
de la ville, et si ce n’était pas le cas, il n’était
pas possible de financer des opérations.
La principale information tirée de cet entretien reste néanmoins
la suivante : le projet de pôle du patrimoine écrit
est un cadre général. Le projet concret et précis
qui sera mis au point se fera dans la concertation en suivant l’avis
de l’Inspectrice générale du SIAF et une table
ronde sera organisée au cours de laquelle l’avis de
l’association sera entendu, avec le point de vue des utilisateurs
et usagers. Le maire a insisté sur le fait qu’il attendait
une expertise de notre part sur ces questions. En somme, une entrevue
qui m’a fait penser que les choses pouvaient se passer de
manière à peu près normale.
Des perspectives très inquiétantes. Plusieurs informations
concordantes viennent assombrir les perspectives rassurantes nées
de l’entrevue avec le maire et Danièle Pagès.
Premier point : le projet de Pôle du patrimoine écrit
tel qu’il a été présenté au CTP
(comité technique paritaire, réuni lorsqu’une
politique municipale est susceptible de modifier les conditions
de travail d’une partie des agents de la ville). Ce dernier
présente un ensemble d’éléments qui semblent
déjà bien préparés. Il y est dit «
La création du Pôle implique – un resserrement
des missions des AM – un élargissement des missions
des bibliothèques ». On y lit également (P.2
et 3) que « Le chef du service des archives garde sous son
autorité un service resserré sur ses missions régaliennes
et assure une mission de conseil et d'expertise auprès du
directeur » Très clairement, la municipalité
fait là le choix de favoriser, dans sa politique culturelle,
le monde des bibliothèques sur le monde des archives. Ce
choix dans la politique patrimoniale de la ville n’a pas été
présenté de cette manière à notre association.
C’est un choix surprenant pour une ville qui affiche le label
Ville d’art et d’histoire. Enfin, par rapport à
l’entrevue avec le maire et Danièle Pagès, l’ensemble
parait très avancé pour un texte de « cadrage
» ou présentant une « philosophie générale
». En effet, il apparaît dores et déjà
que, dans le domaine des effectifs, le service passe de 11 à
5 agents. On ne voit pas comment avec 5 agents elles pourront assurer
la collecte, la conservation, la communication, le traitement informatisé
et la valorisation des archives anciennes (peut-être même
en récupérant des fonds d'archives d'autres institutions
de la ville). Que restera-t-il à préparer lors de
la fameuse table ronde proposée par le maire si le service
est ainsi décimé ? Comment les objectifs proposés
par Monsieur le maire, de moderniser et rendre plus efficace les
services, peuvent-ils être atteints avec moins de la moitié
de ses agents actuels ?
Le deuxième point inquiétant est relatif à
l’intervention de Marie Costa sur l’antenne de Radio
Arrels, le 21 juin 2011. La directrice de la culture de la ville
de Perpignan précise, tout au long de l’entretien,
que tout a été décidé. Elle ajoute que
toutes les archives seront réunies dans un même lieu,
en méconnaissant semble-t-il le fait que la directrice des
archives départementales doit absolument donner son avis
sur ce type d’opération. Elle évoque également
un programme de numérisation et de consultation à
distance, en omettant de dire que les originaux doivent être
conservés, entreposés après inventaire et classement.
Enfin, elle annonce qu’au mois de septembre, les associations
d’usagers seront informées. Que devient la concertation,
l’avis d’expertise et l’intégration de
l’avis des usagers dans l’organisation future du service
? Si « tout a été décidé »,
pourquoi demander les préconisations de l’Inspection
générale du service interministériel des archives
de France ?
On le voit, le projet présenté en CTP et la présentation
du projet par la directrice de la Culture entrent en contradiction
assez nette avec les éléments rassurants proposés
par le maire lors de l’entretien du 17 juin dernier. Ces éléments
ne manquant pas de m’inquiéter sur l’avenir du
service des archives municipales de Perpignan, j’ai décidé
de réunir un bureau élargi le mercredi 22 juin 2011
pour qu’une décision collégiale émane
de l’Association des Amis et Usagers des Archives publiques
des Pyrénées-Orientales, afin de décider quelle
est la conduite à tenir dans ces circonstances.
Bien cordialement à tous.
Nicolas Marty
Communiqué de l'AAUAPPO
le 24 juin 2011 :
Crainte de démantèlement
des archives municipales de Perpignan
Communiqué de l’Association des amis et usagers
des archives publiques des P.-O. (AAUAPPO) :
La Ville de Perpignan souhaite créer un pôle de lecture
publique et du patrimoine écrit intégrant les archives
municipales dans un ensemble comprenant aussi la médiathèque
de Perpignan, prévoyant notamment une mutualisation des moyens.
Les différents éléments connus de ce pôle
en constitution ne donnant pas de garanties sur le devenir du service
des archives municipales, l’Association a rencontré
Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan et Danièle Pagès,
adjointe, le 17 juin dernier.
L’association a pu alors rappeler que les services d’archives
municipales ont des missions clairement définies dans le
code des collectivités territoriales, qui sont la conservation,
la communication et la mise en valeur des archives de tous les services
municipaux et les dons privés qui ont un intérêt
pour l’histoire de la ville. Elles sont sous l’autorité
scientifique et technique des conservateurs des archives dépendant
de l’administration. Dans leur réponse, M. Pujol et
Mme Pagès ont tenu des propos rassurants notamment sur la
prise en compte de l’avis des services d’archives de
l’État et l’intégration des usagers au
processus de réflexion sur les conséquences matérielles
du projet. Cependant, des faits précis ne manquent pas de
nous inquiéter. D’une part, le 24 juin est présenté
au Comité technique paritaire de la ville de Perpignan un
projet détaillé de création d’un pôle
de lecture publique et du patrimoine écrit. Il prévoit
: 1) un « resserrement des missions des archives autour des
missions régaliennes », 2) un « élargissement
des missions des bibliothèques à l’ensemble
des missions de conservation et valorisation des fonds contemporains
et anciens », 3) de « mutualiser les compétences
professionnelles des agents intervenants dans la conservation et
le traitement des fonds anciens », 4) de réduire le
nombre d’agents des archives municipales de 11 actuellement
à six. D’autre part, la directrice de la Culture de
la ville de Perpignan, dans un entretien accordé Ràdio
Arrels le 21 juin 2011, a précisé que « tout
a été décidé » ! Et d’annoncer,
qu’au mois de septembre les associations d’usagers seront
informées …
L’AAUAPPO rappelle avec force qu’il faut, dans le cadre
du projet municipal de pôle de lecture publique et de patrimoine
écrit, conserver la spécificité et l’intégrité
des fonds d’archives ainsi que la technicité des agents
qui y travaillent dans le respect des règles que notre pays
a bien voulu se donner pour sauvegarder cet élément
essentiel du patrimoine.
Presentació
del llibre "Catalans
du Nord et Languedociens et l’aide à la République espagnole,
1936-1946"
a la seu central de l'Omnium
cultural de Catalunya a Barcelona
el
16 de febrer de 2011.
Andreu
Balent i Nicolas Marty de l'Associació Maitron L.R. presentaven
els Actes. Antoni Segura, professor d'història sontemporània
a la UAB, director del centre d'Estudis històrics internacionals
presidia d'acte.
Compte-rendu des Actes
dans le n°11 de la revue Domitia, Université de Perpignan.
Michel Cadé
(dir.), La retirada en images mouvantes, coll. Histôria,
éd. Trabucaire, Perpignan, 2010, 179 p.
André Balent, Nicolas Marty (coordonnateurs), Catalans
du nord et Languedociens et l'aide à la République
espagnole (1936-1946), Actes de la Journée d'Etude
de l'Association Maitron Languedoc-Roussillon, Presses Universitaires
de Perpignan/Ville de Perpignan, 2010, 272 p.
Soixante-dix ans après la défaite
et l'exil des Républicains espagnols, l'année
2009 a été l'occasion de nombreuses manifestations
et publications qui témoignent des efforts des historiens
pour aborder cet événement.
Depuis dix ans, l'intérêt pour la guerre civile
a été accru par l'ampleur du phénomène
de « récupération de la mémoire »,
portant sur la guerre elle-même et sur la post-guerre
(répression franquiste ou exil). La génération
des « petits-enfants » des combattants républicains,
après « l'oubli nécessaire » accepté
par les acteurs et victimes de la guerre afin de permettre la
transition pacifique du franquisme à la démocratie,
veut lever le voile sur les événements les plus
tragiques de la guerre, parfois méconnus, souvent occultés
(les jugements et exécutions sommaires), et aussi, plus
simplement, renouer les fils avec la génération
des grands-parents, retrouver leurs espoirs, comprendre leur
souffrance. Au moment où meurt la génération
des combattants républicains, et où celle de leurs
enfants, arrivés tout jeunes en France ou nés
dans l'exil, arrive à l'heure de la retraite (politique
et professionnelle et non militaire !), ce sont les petits-enfants
qui redécouvrent la guerre, et veulent l'exhumer de l'oubli
ou du silence prudent, pudique, où on avait préféré
la laisser.
La parution de nombreux ouvrages autour de la commémoration
de l'exil des Républicains marque une étape supplémentaire
de ce phénomène de « récupération
de la mémoire », on y retrouve aussi bien des écrits
littéraires, poésies ou souvenirs (comme l'ouvrage
de Manolo Valiente édité par J. Issorel, dont
nous faisons le compte-rendu ci-dessous), des dessins, créations
artistiques (comme la belle édition des journaux d'artistes
républicains exilés d'Argelès, Barraca
et Desde el Rossellòn], des films, documentaires (comme
l'Exode d'un peuple, édité par Michel Cadé
dans l'ouvrage La retirada en images mouvantes), des
photos (Grégory Tuban éd., Février
1939 dans l'objectif de Manuel Moros, Mare Nostrum, Perpignan,
2008), des témoignages personnels. L'archéologie
même a investi le terrain de la guerre et de la post-guerre
: tranchées, casemates, charniers sont étudiés
pour contribuer à cette réécriture de l'histoire
à partir d'en bas. Car c'est bien de cela qu'il s'agit,
après les grandes œuvres aux ambitions d'histoire
générale, les historiens reconstruisent aujourd'hui
une vision faite de fragments, riches de visions personnelles.
Des documents multiples, souvent d'origine privée, modeste,
racontent des bribes de la grande histoire. À la recherche
d'une histoire plus vraie, plus concrète, plus en rapport
avec la vie réelle des contemporains, les efforts de
collecte de documents et de témoignages ont permis de
multiplier les points de vue, comme autant d'éclairages
qui soulignent les contrastes d'une période dont les
derniers témoins sont en train de disparaître.
Les historiens perpignanais, d'abord au CREPF (Les Français
et la guerre d'Espagne, Centre de recherche sur les problèmes
de la frontière, Université de Perpignan, éd.
Jean Sagnes et Sylvie Caucanas, 1990) puis au CRHiSM, ont participé
à cette redécouverte de la guerre civile, surtout
sous l'aspect des relations entre les deux versants des Pyrénées,
pendant la guerre ou après : passages en direction de
l'Espagne républicaine, retraite des Républicains,
cantonnement dans les camps, guérilla et résistance
d'après guerre, installation et enracinement des émigrés.
La situation des terres nord-catalanes les disposait à
un rôle original dans le conflit et ses conséquences,
là où justement des centaines de milliers d'aventures
personnelles ont écrit l'histoire, cette histoire dont
nous sommes maintenant en quête. La Retirada en images mouvantes, dirigé par
Michel Cadé, redonne au cinéma (actualités,
cinéma d'amateur, images de témoignage ou de propagande)
le statut de documents majeurs sur cet événement,
la plus grande migration forcée des années trente
en Europe occidentale (en rappelant qu'à l'Est avait
eu lieu la déportation de masse des « koulaks »
d'Ukraine en 1930-1932). Onze contributions d'historiens et
spécialistes du cinéma, de journalistes et de
cinéastes examinent les productions filmiques de tout
genre des deux camps autour de cet événement.
Les œuvres présentées offrent des facettes
multiples de la vision cinématographique de l'événement
: regard distancié, empathie, discours partisan ou militant,
propagande, actualités, reportage, que les historiens
décryptent et replacent dans leur contexte, celui de
l'époque de la capture et de la mise en forme de ces
images. L'attention de la critique historique se porte nécessairement
autant, ou davantage, sur les conditions et les finalités
de la réalisation des films que sur l'information brute
livrée par les images, et le document filmique est ainsi
réintégré, à part entière,
au rang de document historique, témoignage complexe,
parfois déformé et parfois manipulateur, toujours
rendu subjectif par les choix de tournage et de montage, comme
le sont tous les témoignages oraux ou écrits.
L'ouvrage renferme une perle rare : un dvd de la version intégrale
inédite du film L'exode d'un peuple, de Louis Llech,
qui illustre magnifiquement le propos des historiens sur la
valeur historique de ce type de documents et la nécessité
de leur lecture et de leur critique selon des « grilles
de lecture » spécifiques, mises en œuvre dans
l'ouvrage, à propos de ce film entre autres.
L'ouvrage dirigé par André Balent et Nicolas Marty,
Catalans du nord et Languedociens et l'aide à la
République espagnole (1936-1946) rassemble les communications
et retranscrit les débats de la journée d'étude
de l'Association Maitron du Languedoc-Roussillon, tenue à
l'occasion du 70e anniversaire de la Retirada. Il aborde des
thèmes inédits concernant l'aide apportée
aux républicains depuis le Languedoc-Roussillon (1936-1946)
Les huit contributions permettent de porter un regard nouveau
sur l'aide des Catalans du Nord et des Languedociens à
la République espagnole, durant la guerre civile, et
aux exilés de la Retirada à partir de février
1939. Passage clandestins d'armes et de volontaires, mission
d'envoyé spécial de Jean Rous, attitude des radicaux-socialistes,
des francs-maçons, du Secours Catholique et du Comité
de solidarisé de Montpellier, rôle des images encore,
tant en 1936 à Barcelone, qu'en 1939 lors de la Retirada,
et engagement des exilés catalans et espagnols dans l'après-guerre
sont étudiés avec rigueur et très bien
illustrés de documents originaux. Aymat Catafau
L’Indépendant
& Midi-Libre (édition PO),
Édition du mercredi
21 avril 2010 :
Un article sur l'association : André BALENT, " L ‘Association
Maitron Languedoc-Roussillon et Le Midi Rouge, un premier bilan ", Études
héraultaises, 39, Montpellier, 2009, pp. 408-410.
L’Indépendant
& Midi-Libre (édition PO),
Édition du lundi 22 mars 2010 : "L'exode d'un peuple"
POLLESTRES
Les
associations Culture et Nous et le centre cultural català organisent
vendredi à 20 h 30, à la mairie, salle de la Démocratie, la projection
d'un film réalisé en 1939 à propos de la Retirada. Ce film "L'Exode
d'un peuple" a été réalisé par deux Perpignanais, Louis Llech et Louis
Isambert. "Document exceptionnel", nous dit l'historien André Balent
qui poursuit en précisant qu'il s'agit d'une "oeuvre majeure, d'une
grande qualité technique et esthétique qui est demeurée longtemps
inconnue", car ce film historique a lui-même une histoire. En effet
c'est grâce à Jean-Louis Coste, ancien directeur de la librairie Torcatis,
longtemps dépositaire des films que lui avait confiés Christian Llech,
fils de Louis Llech, qu'un fonds "Louis Llech" a été ouvert à l'Institut
Jean-Vigo, et qui a ainsi rendu accessible au grand public le film
proposé. André Balent lui-même assurera le commentaire érudit et éclairant
et répondra aux questions et remarques du public.
Pour les curieux qui voudraient en savoir plus avant la présentation
du film, ils vous aient vivement conseillé de lire l'ouvrage pour
lequel M. Balent est l'un des coordonnateurs, l'autre étant Nicolas
Marty : "Catalans du nord et languedociens et l'aide à la République
espagnole", ouvrage paru aux Presses Universitaire de Perpignan, dans
la collection Etudes en 2009. Entrée gratuite.
Conférence à Pollestres le vendredi 26 mars 2010 : présentation des
Actes de la journée d'études (Catalans
du Nord et Languedociens et l’aide à la République espagnole,
1936-1946) par
André Balent. Affiche.
Cent
vingt personnes ont assisté à la projection du film de Louis Llech
sur la Retirada, "L'exode d'un peuple", film commenté par André Balent.
A la suite de la projection de nombreuses personnes sont intervenues,
soit pour poser des questions,
soit pour apporter des témoignages personnels.
Sur la gauche, au fond, André Balent
(Association Maitron L-R) présente le film aux nombreux auditeurs
très attentifs.
Article
paru le 4 mars 2010 dans l’Humanité
Solidaires
de la République espagnole
Catalans du Nord et
Languedociens et l’aide à la République espagnole, 1936-1946,
sous la direction d’André Balent et Nicolas Marty. Presses de
l’université de Perpignan, 2010. 202 pages. 22 euros.
Ce volume contient
les actes d’une journée d’étude organisée à Perpignan
par l’Association Maitron-Languedoc-Roussillon en février 2009.
Cette initiative visait à élargir l’approche des rapports entre
les populations du nord et du sud de la frontière franco-espagnole
entre les années 1930 et les années 1940, à envisager ceux-ci dans
une plus longue durée que celle de la chute de la République
espagnole à saisir les conséquences de l'effet frontière, avec la
mobilisation de réseaux transnationaux antérieurs au conflit. Neuf
communications de chercheurs français et catalans* traitent d'aspects
peu connus de ces rapports, l’action du trotskiste Jean Rous
auprès des mouvements politiques catalans d’extrême gauche,
les réseaux communistes et pivertistes de passage de volontaires et
d’armes, réseaux réactivés durant la Deuxième Guerre mondiale,
le sort et l’attitude des exilés catalans en France entre 1936
et 1946, qui prolongent une longue tradition d’exil, la mobilisation
rarement étudiée de mouvements de pensée comme les francs-maçons ou
le Félibrige ou celle du Comité national catholique initié par trois
catholiques catalans. Enfin, deux communications sont consacrées à
la représentation des événements de cette époque qui connut une large
médiatisation, et notamment aux films comme celui du Catalan Louis
Llech, l’Exode d’un peuple (1939).
Raymond Huard, historien
(*) Six communications en français, trois en catalan avec résumé dans
l’autre langue. Les débats, très riches, sont également publiés.
Article
paru le 4 mars 2010 dans Le Travailleur
Catalan
Association Maîtron
Languedoc-Roussillon : nouvelles parutions
Reflet d'une activité soutenue, l'association Maitron Languedoc-Roussillon
fait paraître le n° 13 (juin 2009) et le n° 14 (décembre 2009) de
sa revue Le Midi Rouge ainsi
que les Actes de la Journée d’Études
du 7 février 2009 : Catalans du
Nord et Languedociens et l'aille à la République espagnole (1936-1946).
Comme à l'habitude on trouve dans la revue de nombreuses biographies,
(surtout dans le n°13). Les personnages évoqués sont divers et répertoriés
dans des époques plus ou moins proches: syndicalistes, militants politiques,
élus. Les derniers cités sont l'historien Emmanuel Leroy-Ladurie (n°
13) et Henri Pupponi, son beau-père (n° 14), professeur de mathématiques,
militant communiste en Corse et dans l'Hérault, résistant et dirigeant
du Front national à Montpellier.
Les fiches de lecture pointent l'accent sur des parutions récentes:
dans le n° 13, Raymond Huard analyse un ouvrage de Cyril Gispert et
Fabien Nicolas sur Partis et cultures politiques en Languedoc au XXe
siècle; Fabien Nicolas le livre de Michel Boissard, Raymond Huard
et Claude Mazauric : Cent ans avec
le Proie : la maison du prolétariat de Nîmes (1908-2008) ;
dans le n° 14 sont citées une série de publications sur Jaurès.
Reconquista de Espana:
un espoir déçu pour les Espagnols républicains
L'intérêt le plus vif va aux notes de recherche :
investigations sur des terrains peu explorés ou poursuite de séries
sur des sujets qui s'étalent dans le temps. On relève ainsi dans le
n°13 une note de Miquèl Ruquet qui reprend la question du mouvement
antimilitariste dans les Pyrénées-Orientales. L'autre, d'Olivier Dedieu,
est consacrée à I' «École émancipée» dans l'Hérault (1ère
partie: 1935-1945). Dans le n° 14, trois sujets bien différents sont
abordés. Fabien Nicolas étudie «Multipartisme et compétition inter-partisane
: l'impossible Front Populaire à Béziers». Olivier Dedieu met l'accent
sur des contradictions encore peu élucidées au sein de la police perpignanaise
: «Mai 1943, la décapitation avortée de la Résistance languedocienne.
Retour interrogatif sur l'attitude de la police française face au
fait résistant». Une troisième note, par André Balent, prend de l'importance
en ces années où l'intérêt pour les résistants et guérilleros espagnols
s'aiguise, en abordant le sujet: «Les guérilleros espagnols dans les
Pyrénées-Orientales d'août 44 à mars 45, les autorités françaises
et le contrôle de la frontière». Sa lecture révélera à ceux qui n'ont
pas connu cette époque la détermination des guérilleros espagnols
à tenter la reconquête de 'Espagne républicaine et l'espoir vain qu'ils
eurent avec d'autres que les démocraties victorieuses d'Hitler et
de Mussolini les soutiennent dans leur volonté d'en finir avec tous
les fascismes : celui de Franco en Espagne, celui de Salazar au Portugal.
Une étude qui risque de susciter les passions mais qui permettra d'aller
plus avant dans l'indispensable travail qui reste à faire sur un siècle
d'histoire en Espagne.
Le livre consacré aux Actes de la Journée d'Études du 7 février 2009,
édité conjointement par la Mairie de Perpignan et les Presses de l'Université
de Perpignan Via Domitia, se présente ainsi : André Balent & Nicolas
Marty (coordonnateurs) - Actes de
la Journée d'Études de l'association Maitron Languedoc-Roussillon.
Catalans du Nord et Languedociens et l'aide à la République espagnole
(1936-1946). 202 p. illustrations. Liste des intervenants aux
débats. 22 €.
Nous reviendrons sur cet ouvrage dans une prochaine parution.
Présentation
des Actes de la journée d'étude du 7/02/2009
le mercredi 3 mars 2010, à la
Bourse du travail de Sète :
L’association
Maitron Languedoc-Roussillon a présenté les Actes de la journée d’études
du 2 février 2009 aux membres de l’Association ASEREF (Association
pour le Souvenir de l'Exil Républicain Espagnol en France). Ces
études "Catalans du Nord et Languedociens et l'aide à la République
espagnole" (1936-1946) sont coordonnées par André Balent
et Nicolas Marty et éditées par les Presses universitaires
de Perpignan et par la ville de Perpignan. Les huit contributions
ont été l’occasion de porter un regard nouveau sur l’aide
des Catalans du Nord et des Languedociens à la République espagnole
et aux « exilés » de la Retirada de février 1939 :
les passages clandestins d’armes entre 1936 et 1939 depuis les
Pyrénées-Orientales ; les représentations cinématographiques
de la Guerre civile et de la Retirada avec leur arrière-plan politique
et leur charge idéologique, ainsi que leur réception par le biais
de structures militantes ou associatives ; l’aide aux réfugiés
républicains, jusqu’ici restée dans l’ombre, des francs-maçons,
du comité catholique d’aide et des occitanistes du Langudoc ;
les réactions des radicaux méridoniaux face aux développements de
la guerre civile.
De gauche à droite : J. Blin (Ass. Maitron L.R.), A. Balent (Ass.
Maitron L.R.) et C. Cadena (Aseref).
Article
de la semaine du Roussillon du 18 au 24 février 2010
Mémoire
de la Retirada
Dans
le cadre du 70e anniversaire de la Retirada, L'association Maitron
Languedoc-Roussillon a organisé en partenariat avec La ville de Perpignan
une journée d'étude « Catalans du Nord et Languedociens et l'aide
à La République Espagnole (1936-1946) ». Le choix des organisateurs,
tel qu'il peut se refléter dans Le titre de l'ouvrage, est de sortir
de la seule commémoration de la chute de La République espagnole,
pour multiplier les angles d'approche d'une perspective plus Large.
Ici, Les auteurs ont mis en Lumière Les rapports sur cette période
de l'exil entre Languedociens et Catalans du Nord d'un côté, Catalans
du Sud et Espagnols de l'autre. Des
passages clandestins d'armes depuis les Pyrénées-Orientales, les représentations
cinématographiques de la Guerre civile, l'aide aux réfugiés et l'histoire
de la première mobilisation humanitaire d'ampleur internationale,
les aides aux intellectuels catalans entre Marseille et Perpignan.
De très belles petites histoires dans la grande histoire de la retirada.
J.M.
Compte-rendu de la présentation des Actes de la journée d'étude du 7/02/2009,
le 22 janvier 2010 à Perpignan :
L'ajuda
als exiliats de la Retirada
«Catalans del nord i llenguadocians i l'ajuda a la República espanyola
(1936-1946)» es va presentar a la mediateca de Perpinyà divendres
28/01/10 02:00 - Perpinyà - Esteve Carrera
El
treball Catalans del nord i llenguadocians i l'ajuda a la República
espanyola (1936-1946), ha estat editat conjuntament per les Presses
Universitaires de Perpignan i la Vila de Perpinyà, i recull les actes
d'una jornada d'estudis que va tenir lloc al febrer del 2009 al convent
dels Mínims.
El
paper d'organitzacions catòliques o maçòniques que es van mobilitzar
per donar ajuda als exiliats de la República, o la mobilització dels
intel·lectuals occitans per ajudar els intel·lectuals catalans són
algunes de les aportacions inèdites que s'inclouen en aquesta publicació.
«Enmig de la inflació d'actes relacionats amb la Retirada que se van
organitzar el 2009, volíem aportar coses noves i tractar temàtiques
originals», explica Andreu Balent, que és un dels dos coordinadors
–amb Nicolas Marty– de la jornada d'estudi que es va fer
el 7 de febrer del 2009. L'organització d'aquella jornada va ser una
iniciativa de l'associació Maitron Llenguadoc-Rosselló, a la qual
participa també Andreu Balent. Segons ell, el resultat, que es pot
consultar ara amb aquesta publicació, recull una diversitat d'enfocaments
i de fonts que no havien estat utilitzats fins avui.
Els
textos de les ponències són publicats en la llengua en què es va fer
la ponència (català o francès) i resumides en l'altra llengua, ja
que hi participaven historiadors i investigadors de cada banda del
Pirineu. Andreu Balent també destaca que la iconografia que s'inclou
en algunes de les ponències també és inèdita, i en particular la foto
de la portada que representa una escena de soldats que passen la frontera
a la Guingueta. A part de la seva ponència dedicada a les xarxes d'ajuda
relacionades amb el partit comunista i el POUM, en aquesta publicació
Andreu Balent també fa una aportació relacionada amb el cineasta Louis
Llech: l'historiador nord-català revela que el cineasta que ens ha
deixat un testimoniatge molt valuós i emocionant amb les imatges que
va gravar durant la Retirada, alguns anys més tard (1942-43), es va
convertir en un membre de la milícia col·laboracionista.
Article
tirat de EL PUNT (Diari de
Girona)
28/01/10 - PERPINYÀ - ESTEVE CARRERA
"Aspectes inèdits de l'ajuda als exiliats de la Retirada"