Archive Actualités

 


 

L'Association Maitron-Languedoc-Roussillon,

inquiète devant les menaces qui pèsent sur les archives publiques de la ville de Perpignan a adhéré à l'Association des amis et usagers des archives publiques des Pyrénées-Orientales.

Cette association se propose :
- de faciliter à ses membres la consultation, la lecture et l'utilisation des documents, notamment par des séances de paléographie et d'ini-tiation à la recherche,
- de travailler à la sauvegarde et à la mise en valeur des documents de toutes natures (y compris la presse) relatifs à l'histoire de l’ancienne province du Roussillon et du département des Pyrénées-Orientales et, en particulier, des archives administratives, communales, privées, religieuses, familiales, associatives, professionnelles (agricoles, industrielles, commerciales…), pour éviter leur abandon, leur dégradation, leur destruction ou leur exportation à l'étranger,
- d'aider à l'acquisition et au classement de documents d'archives,
- de favoriser l'action des sociétés culturelles locales, en particulier dans le domaine de la recherche historique et de la défense du patrimoine.

Lettre de Nicolas Marty, président de l'AAUAPPO, membre de l'Association Maitron Languedoc-Roussillon, après son entrevue avec M. Pujol, maire de Perpignan, vendredi 17 juin 2011 :

Perpignan, le 20 juin 2011

AAUAPPO
Association des amis et usagers
des archives Publiques des P.-O.

Objet : Archives municipales de Perpignan au sein du Pôle du Patrimoine Ecrit.

Mesdames et Messieurs, chers membres de l’association,


Inquiet, au nom de l’association, de la constitution d’un pôle du patrimoine écrit intégrant les archives municipales dans un ensemble comprenant aussi la médiathèque de Perpignan, sans avoir de garanties sur le devenir du service, j’ai demandé un rendez vous au maire de Perpignan ainsi qu’au président de la communauté d’agglomération. L’affaire a ensuite été portée sur le plan politique par Clothilde Ripouill, conseillère municipale d’opposition. La presse a évoqué la question et j’ai été contacté par deux médias pour porter la voix de l’association. L’un dans le blog de Nicolas Caudeville, « l’archipel contre-attaque »,
l’autre dans l’Indépendant du 12 juin 2011. J’ai également saisi officiellement la directrice des archives départementales, Christine Langé, afin qu’elle donne son avis technique et scientifique sur le projet de Pôle. Finalement, Danièle Pagès, adjointe au maire, m’a contacté et elle m’a proposé un rendez vous le 17 juin. Le jour de l’entrevue, j’ai appris que le maire souhaitait participer à la rencontre.

Voici un compte-rendu de cet entretien de près d’une heure, qui a eu lieu le vendredi 17 juin 2011 à l’Hôtel de Ville. Vous verrez que, si celle-ci a été plutôt rassurante, de nouveaux éléments rendent les perspectives beaucoup plus sombres. Une entrevue plutôt rassurante. En substance, mes interlocuteurs m’ont précisé les points suivants : Ils sont très attachés au pôle du patrimoine écrit, qui s’insère dans la politique générale de la ville cherchant à rassembler les différentes activités de sa compétence autour de ce type de structures ; Le projet de pôle du patrimoine écrit tel qu’il a été construit n’est qu’un cadre général. Il s’agit d’essayer, comme pour tous les éléments de la politique municipale, d’améliorer les services, de les moderniser. En revanche, m’expliquent Jean-Marc Pujol et Danièle Pagès, en ce qui concerne son organisation précise, rien de réellement concret n’a été décidé. Il ne s’agit en aucune manière d’un programme déjà tracé. Tout est à construire. C’est la raison pour laquelle ils ont demandé à Geneviève Etienne, inspectrice générale du service interministériel des archives de France de venir réaliser une visite afin de communiquer au maire les éventuelles préconisations pour un développement constructif de ce service. Monsieur le Maire et madame Pagès m’ont assuré ne pas vouloir démanteler le service des archives municipales de Perpignan. La « réduction » à des « missions régaliennes » évoqué dans la réponse à la question écrite de Clothilde Ripouill, a été rédigé trop rapidement. Il n’est pas question de limiter aux dons et à l’Etat civil les missions des archives. A ce propos, j’ai rappelé que le code des collectivités territoriales imposait les missions des archives municipales, qu’une mairie ne pouvait pas faire de politique de remodelage et de recomposition des archives sans l’avis de la conservatrice des archives départementales. J’ai évoqué le fait que, en termes de modernisation, il était curieux que la mairie n’ait pas répondu favorablement aux demandes de réparation ou de remplacement d’appareils lecteurs de microfilms, en attente depuis plusieurs mois. De la même manière, j’ai rappelé que plusieurs projets de numérisation proposés par Madame la directrice du service des archives n’avaient pas connu de suites favorables. En outre, toutes les propositions d’action culturelle des archives municipales ont été refusées depuis plusieurs années. La réponse est venue, sur ce dernier point, pour dire que la politique d’action culturelle devait s’insérer dans la politique générale de la ville, et si ce n’était pas le cas, il n’était pas possible de financer des opérations.
La principale information tirée de cet entretien reste néanmoins la suivante : le projet de pôle du patrimoine écrit est un cadre général. Le projet concret et précis qui sera mis au point se fera dans la concertation en suivant l’avis de l’Inspectrice générale du SIAF et une table ronde sera organisée au cours de laquelle l’avis de l’association sera entendu, avec le point de vue des utilisateurs et usagers. Le maire a insisté sur le fait qu’il attendait une expertise de notre part sur ces questions. En somme, une entrevue qui m’a fait penser que les choses pouvaient se passer de manière à peu près normale.
Des perspectives très inquiétantes. Plusieurs informations concordantes viennent assombrir les perspectives rassurantes nées de l’entrevue avec le maire et Danièle Pagès.
Premier point : le projet de Pôle du patrimoine écrit tel qu’il a été présenté au CTP (comité technique paritaire, réuni lorsqu’une politique municipale est susceptible de modifier les conditions de travail d’une partie des agents de la ville). Ce dernier présente un ensemble d’éléments qui semblent déjà bien préparés. Il y est dit « La création du Pôle implique – un resserrement des missions des AM – un élargissement des missions des bibliothèques ». On y lit également (P.2 et 3) que « Le chef du service des archives garde sous son autorité un service resserré sur ses missions régaliennes et assure une mission de conseil et d'expertise auprès du directeur » Très clairement, la municipalité fait là le choix de favoriser, dans sa politique culturelle, le monde des bibliothèques sur le monde des archives. Ce choix dans la politique patrimoniale de la ville n’a pas été présenté de cette manière à notre association. C’est un choix surprenant pour une ville qui affiche le label Ville d’art et d’histoire. Enfin, par rapport à l’entrevue avec le maire et Danièle Pagès, l’ensemble parait très avancé pour un texte de « cadrage » ou présentant une « philosophie générale ». En effet, il apparaît dores et déjà que, dans le domaine des effectifs, le service passe de 11 à 5 agents. On ne voit pas comment avec 5 agents elles pourront assurer la collecte, la conservation, la communication, le traitement informatisé et la valorisation des archives anciennes (peut-être même en récupérant des fonds d'archives d'autres institutions de la ville). Que restera-t-il à préparer lors de la fameuse table ronde proposée par le maire si le service est ainsi décimé ? Comment les objectifs proposés par Monsieur le maire, de moderniser et rendre plus efficace les services, peuvent-ils être atteints avec moins de la moitié de ses agents actuels ?
Le deuxième point inquiétant est relatif à l’intervention de Marie Costa sur l’antenne de Radio Arrels, le 21 juin 2011. La directrice de la culture de la ville de Perpignan précise, tout au long de l’entretien, que tout a été décidé. Elle ajoute que toutes les archives seront réunies dans un même lieu, en méconnaissant semble-t-il le fait que la directrice des archives départementales doit absolument donner son avis sur ce type d’opération. Elle évoque également un programme de numérisation et de consultation à distance, en omettant de dire que les originaux doivent être conservés, entreposés après inventaire et classement. Enfin, elle annonce qu’au mois de septembre, les associations d’usagers seront informées. Que devient la concertation, l’avis d’expertise et l’intégration de l’avis des usagers dans l’organisation future du service ? Si « tout a été décidé », pourquoi demander les préconisations de l’Inspection générale du service interministériel des archives de France ?
On le voit, le projet présenté en CTP et la présentation du projet par la directrice de la Culture entrent en contradiction assez nette avec les éléments rassurants proposés par le maire lors de l’entretien du 17 juin dernier. Ces éléments ne manquant pas de m’inquiéter sur l’avenir du service des archives municipales de Perpignan, j’ai décidé de réunir un bureau élargi le mercredi 22 juin 2011 pour qu’une décision collégiale émane de l’Association des Amis et Usagers des Archives publiques des Pyrénées-Orientales, afin de décider quelle est la conduite à tenir dans ces circonstances.
Bien cordialement à tous.
Nicolas Marty

Communiqué de l'AAUAPPO le 24 juin 2011 :

Crainte de démantèlement des archives municipales de Perpignan


Communiqué de l’Association des amis et usagers des archives publiques des P.-O. (AAUAPPO) :
La Ville de Perpignan souhaite créer un pôle de lecture publique et du patrimoine écrit intégrant les archives municipales dans un ensemble comprenant aussi la médiathèque de Perpignan, prévoyant notamment une mutualisation des moyens. Les différents éléments connus de ce pôle en constitution ne donnant pas de garanties sur le devenir du service des archives municipales, l’Association a rencontré Jean-Marc Pujol, maire de Perpignan et Danièle Pagès, adjointe, le 17 juin dernier.
L’association a pu alors rappeler que les services d’archives municipales ont des missions clairement définies dans le code des collectivités territoriales, qui sont la conservation, la communication et la mise en valeur des archives de tous les services municipaux et les dons privés qui ont un intérêt pour l’histoire de la ville. Elles sont sous l’autorité scientifique et technique des conservateurs des archives dépendant de l’administration. Dans leur réponse, M. Pujol et Mme Pagès ont tenu des propos rassurants notamment sur la prise en compte de l’avis des services d’archives de l’État et l’intégration des usagers au processus de réflexion sur les conséquences matérielles du projet. Cependant, des faits précis ne manquent pas de nous inquiéter. D’une part, le 24 juin est présenté au Comité technique paritaire de la ville de Perpignan un projet détaillé de création d’un pôle de lecture publique et du patrimoine écrit. Il prévoit : 1) un « resserrement des missions des archives autour des missions régaliennes », 2) un « élargissement des missions des bibliothèques à l’ensemble des missions de conservation et valorisation des fonds contemporains et anciens », 3) de « mutualiser les compétences professionnelles des agents intervenants dans la conservation et le traitement des fonds anciens », 4) de réduire le nombre d’agents des archives municipales de 11 actuellement à six. D’autre part, la directrice de la Culture de la ville de Perpignan, dans un entretien accordé Ràdio Arrels le 21 juin 2011, a précisé que « tout a été décidé » ! Et d’annoncer, qu’au mois de septembre les associations d’usagers seront informées …

L’AAUAPPO rappelle avec force qu’il faut, dans le cadre du projet municipal de pôle de lecture publique et de patrimoine écrit, conserver la spécificité et l’intégrité des fonds d’archives ainsi que la technicité des agents qui y travaillent dans le respect des règles que notre pays a bien voulu se donner pour sauvegarder cet élément essentiel du patrimoine.

Presentació del llibre "Catalans du Nord et Languedociens et l’aide à la République espagnole, 1936-1946" a la seu central de l'Omnium cultural de Catalunya a Barcelona

el 16 de febrer de 2011.

Andreu Balent i Nicolas Marty de l'Associació Maitron L.R. presentaven els Actes. Antoni Segura, professor d'història sontemporània a la UAB, director del centre d'Estudis històrics internacionals presidia d'acte.

 


Compte-rendu des Actes dans le n°11 de la revue Domitia, Université de Perpignan.

Michel Cadé (dir.), La retirada en images mouvantes, coll. Histôria, éd. Trabucaire, Perpignan, 2010, 179 p.
André Balent, Nicolas Marty (coordonnateurs), Catalans du nord et Languedociens et l'aide à la République espagnole (1936-1946), Actes de la Journée d'Etude de l'Association Maitron Languedoc-Roussillon, Presses Universitaires de Perpignan/Ville de Perpignan, 2010, 272 p.

Soixante-dix ans après la défaite et l'exil des Républicains espagnols, l'année 2009 a été l'occasion de nombreuses manifestations et publications qui témoignent des efforts des historiens pour aborder cet événement.
Depuis dix ans, l'intérêt pour la guerre civile a été accru par l'ampleur du phénomène de « récupération de la mémoire », portant sur la guerre elle-même et sur la post-guerre (répression franquiste ou exil). La génération des « petits-enfants » des combattants républicains, après « l'oubli nécessaire » accepté par les acteurs et victimes de la guerre afin de permettre la transition pacifique du franquisme à la démocratie, veut lever le voile sur les événements les plus tragiques de la guerre, parfois méconnus, souvent occultés (les jugements et exécutions sommaires), et aussi, plus simplement, renouer les fils avec la génération des grands-parents, retrouver leurs espoirs, comprendre leur souffrance. Au moment où meurt la génération des combattants républicains, et où celle de leurs enfants, arrivés tout jeunes en France ou nés dans l'exil, arrive à l'heure de la retraite (politique et professionnelle et non militaire !), ce sont les petits-enfants qui redécouvrent la guerre, et veulent l'exhumer de l'oubli ou du silence prudent, pudique, où on avait préféré la laisser.
La parution de nombreux ouvrages autour de la commémoration de l'exil des Républicains marque une étape supplémentaire de ce phénomène de « récupération de la mémoire », on y retrouve aussi bien des écrits littéraires, poésies ou souvenirs (comme l'ouvrage de Manolo Valiente édité par J. Issorel, dont nous faisons le compte-rendu ci-dessous), des dessins, créations artistiques (comme la belle édition des journaux d'artistes républicains exilés d'Argelès, Barraca et Desde el Rossellòn], des films, documentaires (comme l'Exode d'un peuple, édité par Michel Cadé dans l'ouvrage La retirada en images mouvantes), des photos (Grégory Tuban éd., Février 1939 dans l'objectif de Manuel Moros, Mare Nostrum, Perpignan, 2008), des témoignages personnels. L'archéologie même a investi le terrain de la guerre et de la post-guerre : tranchées, casemates, charniers sont étudiés pour contribuer à cette réécriture de l'histoire à partir d'en bas. Car c'est bien de cela qu'il s'agit, après les grandes œuvres aux ambitions d'histoire générale, les historiens reconstruisent aujourd'hui une vision faite de fragments, riches de visions personnelles. Des documents multiples, souvent d'origine privée, modeste, racontent des bribes de la grande histoire. À la recherche d'une histoire plus vraie, plus concrète, plus en rapport avec la vie réelle des contemporains, les efforts de collecte de documents et de témoignages ont permis de multiplier les points de vue, comme autant d'éclairages qui soulignent les contrastes d'une période dont les derniers témoins sont en train de disparaître.
Les historiens perpignanais, d'abord au CREPF (Les Français et la guerre d'Espagne, Centre de recherche sur les problèmes de la frontière, Université de Perpignan, éd. Jean Sagnes et Sylvie Caucanas, 1990) puis au CRHiSM, ont participé à cette redécouverte de la guerre civile, surtout sous l'aspect des relations entre les deux versants des Pyrénées, pendant la guerre ou après : passages en direction de l'Espagne républicaine, retraite des Républicains, cantonnement dans les camps, guérilla et résistance d'après guerre, installation et enracinement des émigrés. La situation des terres nord-catalanes les disposait à un rôle original dans le conflit et ses conséquences, là où justement des centaines de milliers d'aventures personnelles ont écrit l'histoire, cette histoire dont nous sommes maintenant en quête.
La Retirada en images mouvantes, dirigé par Michel Cadé, redonne au cinéma (actualités, cinéma d'amateur, images de témoignage ou de propagande) le statut de documents majeurs sur cet événement, la plus grande migration forcée des années trente en Europe occidentale (en rappelant qu'à l'Est avait eu lieu la déportation de masse des « koulaks » d'Ukraine en 1930-1932). Onze contributions d'historiens et spécialistes du cinéma, de journalistes et de cinéastes examinent les productions filmiques de tout genre des deux camps autour de cet événement. Les œuvres présentées offrent des facettes multiples de la vision cinématographique de l'événement : regard distancié, empathie, discours partisan ou militant, propagande, actualités, reportage, que les historiens décryptent et replacent dans leur contexte, celui de l'époque de la capture et de la mise en forme de ces images. L'attention de la critique historique se porte nécessairement autant, ou davantage, sur les conditions et les finalités de la réalisation des films que sur l'information brute livrée par les images, et le document filmique est ainsi réintégré, à part entière, au rang de document historique, témoignage complexe, parfois déformé et parfois manipulateur, toujours rendu subjectif par les choix de tournage et de montage, comme le sont tous les témoignages oraux ou écrits. L'ouvrage renferme une perle rare : un dvd de la version intégrale inédite du film L'exode d'un peuple, de Louis Llech, qui illustre magnifiquement le propos des historiens sur la valeur historique de ce type de documents et la nécessité de leur lecture et de leur critique selon des « grilles de lecture » spécifiques, mises en œuvre dans l'ouvrage, à propos de ce film entre autres.
L'ouvrage dirigé par André Balent et Nicolas Marty, Catalans du nord et Languedociens et l'aide à la République espagnole (1936-1946) rassemble les communications et retranscrit les débats de la journée d'étude de l'Association Maitron du Languedoc-Roussillon, tenue à l'occasion du 70e anniversaire de la Retirada. Il aborde des thèmes inédits concernant l'aide apportée aux républicains depuis le Languedoc-Roussillon (1936-1946) Les huit contributions permettent de porter un regard nouveau sur l'aide des Catalans du Nord et des Languedociens à la République espagnole, durant la guerre civile, et aux exilés de la Retirada à partir de février 1939. Passage clandestins d'armes et de volontaires, mission d'envoyé spécial de Jean Rous, attitude des radicaux-socialistes, des francs-maçons, du Secours Catholique et du Comité de solidarisé de Montpellier, rôle des images encore, tant en 1936 à Barcelone, qu'en 1939 lors de la Retirada, et engagement des exilés catalans et espagnols dans l'après-guerre sont étudiés avec rigueur et très bien illustrés de documents originaux.
Aymat Catafau




L’Indépendant & Midi-Libre (édition PO),

Édition du mercredi 21 avril 2010 :


Un article sur l'association : André BALENT, " L ‘Association Maitron Languedoc-Roussillon et Le Midi Rouge, un premier bilan ", Études héraultaises, 39, Montpellier, 2009, pp. 408-410.


L’Indépendant & Midi-Libre (édition PO),

Édition du lundi 22 mars 2010 : "L'exode d'un peuple"
POLLESTRES
Les associations Culture et Nous et le centre cultural català organisent vendredi à 20 h 30, à la mairie, salle de la Démocratie, la projection d'un film réalisé en 1939 à propos de la Retirada. Ce film "L'Exode d'un peuple" a été réalisé par deux Perpignanais, Louis Llech et Louis Isambert. "Document exceptionnel", nous dit l'historien André Balent qui poursuit en précisant qu'il s'agit d'une "oeuvre majeure, d'une grande qualité technique et esthétique qui est demeurée longtemps inconnue", car ce film historique a lui-même une histoire. En effet c'est grâce à Jean-Louis Coste, ancien directeur de la librairie Torcatis, longtemps dépositaire des films que lui avait confiés Christian Llech, fils de Louis Llech, qu'un fonds "Louis Llech" a été ouvert à l'Institut Jean-Vigo, et qui a ainsi rendu accessible au grand public le film proposé. André Balent lui-même assurera le commentaire érudit et éclairant et répondra aux questions et remarques du public.
Pour les curieux qui voudraient en savoir plus avant la présentation du film, ils vous aient vivement conseillé de lire l'ouvrage pour lequel M. Balent est l'un des coordonnateurs, l'autre étant Nicolas Marty : "Catalans du nord et languedociens et l'aide à la République espagnole", ouvrage paru aux Presses Universitaire de Perpignan, dans la collection Etudes en 2009.  Entrée gratuite.


Conférence à Pollestres le vendredi 26 mars 2010 : présentation des Actes de la journée d'études (
Catalans du Nord et Languedociens et l’aide à la République espagnole, 1936-1946) par André Balent. Affiche.
Cent vingt personnes ont assisté à la projection du film de Louis Llech sur la Retirada, "L'exode d'un peuple", film commenté par André Balent. A la suite de la projection de nombreuses personnes sont intervenues, soit pour poser des questions, soit pour apporter des témoignages personnels.


Sur la gauche, au fond, André Balent (Association Maitron L-R) présente le film aux nombreux auditeurs très attentifs.


Article paru le 4 mars 2010 dans l’Humanité

Solidaires de la République espagnole

Catalans du Nord et Languedociens et l’aide à la République espagnole, 1936-1946, sous la direction d’André Balent et Nicolas Marty. Presses de l’université de Perpignan, 2010. 202 pages. 22 euros.

Ce volume contient les actes d’une journée d’étude organisée à Perpignan par l’Association Maitron-Languedoc-Roussillon en février 2009. Cette initiative visait à élargir l’approche des rapports entre les populations du nord et du sud de la frontière franco-espagnole entre les années 1930 et les années 1940, à envisager ceux-ci dans une plus longue durée que celle de la chute de la République  espagnole à saisir les conséquences de l'effet frontière, avec la mobilisation de réseaux transnationaux antérieurs au conflit. Neuf communications de chercheurs français et catalans* traitent d'aspects peu connus de ces rapports, l’action du trotskiste Jean Rous auprès des mouvements politiques catalans d’extrême gauche, les réseaux communistes et pivertistes de passage de volontaires et d’armes, réseaux réactivés durant la Deuxième Guerre mondiale, le sort et l’attitude des exilés catalans en France entre 1936 et 1946, qui prolongent une longue tradition d’exil, la mobilisation rarement étudiée de mouvements de pensée comme les francs-maçons ou le Félibrige ou celle du Comité national catholique initié par trois catholiques catalans. Enfin, deux communications sont consacrées à la représentation des événements de cette époque qui connut une large médiatisation, et notamment aux films comme celui du Catalan Louis Llech, l’Exode d’un peuple (1939).

Raymond Huard, historien

(*) Six communications en français, trois en catalan avec résumé dans l’autre langue. Les débats, très riches, sont également publiés.

http://www.humanite.fr/2010-03-04_Idees-Tribune-libre-Histoire_Solidaires-de-la-Republique-espagnole


Article paru le 4 mars 2010 dans Le Travailleur Catalan

Association Maîtron Languedoc-Roussillon : nouvelles parutions

Reflet d'une activité soutenue, l'association Maitron Languedoc-Roussillon fait paraître le n° 13 (juin 2009) et le n° 14 (décembre 2009) de sa revue Le Midi Rouge ainsi que les Actes de la Journée
d’Études du 7 février 2009 : Catalans du Nord et Languedociens et l'aille à la République espagnole (1936-1946).

Comme à l'habitude on trouve dans la revue de nombreuses biographies, (surtout dans le n°13). Les personnages évoqués sont divers et répertoriés dans des époques plus ou moins proches: syndicalistes, militants politiques, élus. Les derniers cités sont l'historien Emmanuel Leroy-Ladurie (n° 13) et Henri Pupponi, son beau-père (n° 14), professeur de mathématiques, militant communiste en Corse et dans l'Hérault, résistant et dirigeant du Front national à Montpellier.

Les fiches de lecture pointent l'accent sur des parutions récentes: dans le n° 13, Raymond Huard analyse un ouvrage de Cyril Gispert et Fabien Nicolas sur Partis et cultures politiques en Languedoc au XXe siècle; Fabien Nicolas le livre de Michel Boissard, Raymond Huard et Claude Mazauric : Cent ans avec le Proie : la maison du prolétariat de Nîmes (1908-2008) ; dans le n° 14 sont citées une série de publications sur Jaurès.
Reconquista de Espana: un espoir déçu pour les Espagnols républicains
L'intérêt le plus vif va aux notes de recherche : investigations sur des terrains peu explorés ou poursuite de séries sur des sujets qui s'étalent dans le temps. On relève ainsi dans le n°13 une note de Miquèl Ruquet qui reprend la question du mouvement antimilitariste dans les Pyrénées-Orientales. L'autre, d'Olivier Dedieu, est consacrée à I' «École émancipée» dans l'Hérault (1ère partie: 1935-1945). Dans le n° 14, trois sujets bien différents sont abordés. Fabien Nicolas étudie «Multipartisme et compétition inter-partisane : l'impossible Front Populaire à Béziers». Olivier Dedieu met l'accent sur des contradictions encore peu élucidées au sein de la police perpignanaise : «Mai 1943, la décapitation avortée de la Résistance languedocienne. Retour interrogatif sur l'attitude de la police française face au fait résistant». Une troisième note, par André Balent, prend de l'importance en ces années où l'intérêt pour les résistants et guérilleros espagnols s'aiguise, en abordant le sujet: «Les guérilleros espagnols dans les Pyrénées-Orientales d'août 44 à mars 45, les autorités françaises et le contrôle de la frontière». Sa lecture révélera à ceux qui n'ont pas connu cette époque la détermination des guérilleros espagnols à tenter la reconquête de 'Espagne républicaine et l'espoir vain qu'ils eurent avec d'autres que les démocraties victorieuses d'Hitler et de Mussolini les soutiennent dans leur volonté d'en finir avec tous les fascismes : celui de Franco en Espagne, celui de Salazar au Portugal. Une étude qui risque de susciter les passions mais qui permettra d'aller plus avant dans l'indispensable travail qui reste à faire sur un siècle d'histoire en Espagne.

Le livre consacré aux Actes de la Journée d'Études du 7 février 2009, édité conjointement par la Mairie de Perpignan et les Presses de l'Université de Perpignan Via Domitia, se présente ainsi : André Balent & Nicolas Marty (coordonnateurs) - Actes de la Journée d'Études de l'association Maitron Languedoc-Roussillon. Catalans du Nord et Languedociens et l'aide à la République espagnole (1936-1946). 202 p. illustrations. Liste des intervenants aux débats. 22 €.

Nous reviendrons sur cet ouvrage dans une prochaine parution.



Présentation des Actes de la journée d'étude du 7/02/2009 le mercredi 3 mars 2010, à la Bourse du travail de Sète :

L’association Maitron Languedoc-Roussillon a présenté les Actes de la journée d’études du 2 février 2009 aux membres de l’Association ASEREF (Association pour le Souvenir de l'Exil Républicain Espagnol en France). Ces études "Catalans du Nord et Languedociens et l'aide à la République espagnole" (1936-1946) sont coordonnées par André Balent et Nicolas Marty et éditées par les Presses universitaires de Perpignan et par la ville de Perpignan.   Les huit contributions ont été l’occasion de porter un regard nouveau sur l’aide des Catalans du Nord et des Languedociens à la République espagnole et aux « exilés » de la Retirada de février 1939 : les passages clandestins d’armes entre 1936 et 1939 depuis les Pyrénées-Orientales ; les représentations cinématographiques de la Guerre civile et de la Retirada avec leur arrière-plan politique et leur charge idéologique, ainsi que leur réception par le biais de structures militantes ou associatives ; l’aide aux réfugiés républicains, jusqu’ici restée dans l’ombre, des francs-maçons, du comité catholique d’aide et des occitanistes du Langudoc ; les réactions des radicaux méridoniaux face aux développements de la guerre civile.


De gauche à droite : J. Blin (Ass. Maitron L.R.), A. Balent (Ass. Maitron L.R.) et C. Cadena (Aseref).



Article de la semaine du Roussillon du 18 au 24 février 2010

 Mémoire de la Retirada

Dans le cadre du 70e anniversaire de la Retirada, L'association Maitron Languedoc-Roussillon a organisé en partenariat avec La ville de Perpignan une journée d'étude « Catalans du Nord et Languedociens et l'aide à La République Espagnole (1936-1946) ». Le choix des organisateurs, tel qu'il peut se refléter dans Le titre de l'ouvrage, est de sortir de la seule commémoration de la chute de La République espagnole, pour multiplier les angles d'approche d'une perspective plus Large. Ici, Les auteurs ont mis en Lumière Les rapports sur cette période de l'exil entre Languedociens et Catalans du Nord d'un côté, Catalans du Sud et Espagnols de l'autre. Des passages clandestins d'armes depuis les Pyrénées-Orientales, les représentations cinématographiques de la Guerre civile, l'aide aux réfugiés et l'histoire de la première mobilisation humanitaire d'ampleur internationale, les aides aux intellectuels catalans entre Marseille et Perpignan. De très belles petites histoires dans la grande histoire de la retirada.

J.M.





Compte-rendu de la présentation des Actes de la journée d'étude du 7/02/2009, le 22 janvier 2010 à Perpignan :

L'ajuda als exiliats de la Retirada


«Catalans del nord i llenguadocians i l'ajuda a la República espanyola (1936-1946)» es va presentar a la mediateca de Perpinyà divendres 28/01/10  02:00 - Perpinyà - Esteve Carrera

El treball Catalans del nord i llenguadocians i l'ajuda a la República espanyola (1936-1946), ha estat editat conjuntament per les Presses Universitaires de Perpignan i la Vila de Perpinyà, i recull les actes d'una jornada d'estudis que va tenir lloc al febrer del 2009 al convent dels Mínims.

El paper d'organitzacions catòliques o maçòniques que es van mobilitzar per donar ajuda als exiliats de la República, o la mobilització dels intel·lectuals occitans per ajudar els intel·lectuals catalans són algunes de les aportacions inèdites que s'inclouen en aquesta publicació. «Enmig de la inflació d'actes relacionats amb la Retirada que se van organitzar el 2009, volíem aportar coses noves i tractar temàtiques originals», explica Andreu Balent, que és un dels dos coordinadors –amb Nicolas Marty– de la jornada d'estudi que es va fer el 7 de febrer del 2009. L'organització d'aquella jornada va ser una iniciativa de l'associació Maitron Llenguadoc-Rosselló, a la qual participa també Andreu Balent. Segons ell, el resultat, que es pot consultar ara amb aquesta publicació, recull una diversitat d'enfocaments i de fonts que no havien estat utilitzats fins avui.

Els textos de les ponències són publicats en la llengua en què es va fer la ponència (català o francès) i resumides en l'altra llengua, ja que hi participaven historiadors i investigadors de cada banda del Pirineu. Andreu Balent també destaca que la iconografia que s'inclou en algunes de les ponències també és inèdita, i en particular la foto de la portada que representa una escena de soldats que passen la frontera a la Guingueta. A part de la seva ponència dedicada a les xarxes d'ajuda relacionades amb el partit comunista i el POUM, en aquesta publicació Andreu Balent també fa una aportació relacionada amb el cineasta Louis Llech: l'historiador nord-català revela que el cineasta que ens ha deixat un testimoniatge molt valuós i emocionant amb les imatges que va gravar durant la Retirada, alguns anys més tard (1942-43), es va convertir en un membre de la milícia col·laboracionista.

Article tirat de EL PUNT (Diari de Girona)
28/01/10 - PERPINYÀ - ESTEVE CARRERA
"Aspectes inèdits de l'ajuda als exiliats de la Retirada"

El Punt

DIARI INDEPENDENT, CATALÀ, COMARCAL I DEMOCRÀTIC

Girona



                       



Une vue de l'assistance le 22 janvier 2010 à la Médiathèque de Perpignan.


André Balent et Nicolas Marty présentant les Actes.